Luc Bisaillon mène une bataille pour la vie | VIVA MÉDIA Skip to main content

Saint-Polycarpe – L’univers de Luc Bisaillon a basculé en février 2020 quand il a commencé à perdre l’usage de son bras gauche. Au moment où la COVID-19 faisait rage, le commerçant bien connu de l’Ile-Perrot et résident de Soulanges depuis 35 ans a vu sa condition dépérir rapidement : crampes à la main, doigts figés et dans l’intervalle de quelques mois, un bras complètement affaissé.

Luc Bisaillon garde le sourire même s’il est atteint de la Sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie qui écourtera sa vie.

(Photo : Denis Bourbonnais – La Voix Régionale)

A la suite d’une batterie de tests, le diagnostic des médecins est tombé. L’homme âgé aujourd’hui de 56 ans a appris qu’il était atteint de la Sclérose latérale amyotrophique (SLA), mieux connue comme étant la maladie de Lou Gehrig.

Pour Luc Bisaillon et ses proches, le choc a été brutal. Son épouse, Chantal Pontbriand, et son fils de 28 ans, David, ont dû prendre la relève de l’entreprise familiale, Aspirateur G.B Plus, fondée au tournant du millénaire. Le principal concerné a dû se rendre à l’évidence que sa vie serait écourtée en raison de cette maladie neuromusculaire à évolution rapide dont l’issue est toujours fatale.

Aucun traitement curatif n’existe pour la SLA et Luc Bisaillon ignore combien de temps il lui reste à vivre. « Chaque individu est différent. Ça peut prendre 3 mois, 6 mois ou même un an ou deux avant d’arriver à l’inévitable », décrit-il.

La Sclérose Latérale Amyotrophique se caractérise par la dégénérescence des cellules nerveuses qui contrôlent les muscles moteurs, ce qui entraîne une paralysie totale graduelle de la personne touchée alors que ses facultés intellectuelles demeurent vives et intactes. Avec l’aide du personnel médical et de son entourage, Luc Bisaillon affirme avoir franchi les trois étapes suivant le verdict : la honte, l’acceptation de maladie et le deuil éventuel.

« C’est certain que les trois premiers mois ont été très difficiles. Il faut admettre que j’attends ma mort et que mes jours sont comptés mais je veux profiter au maximum du temps qu’il me reste. Je ne regrette rien, je suis serein avec la vie », exprime courageusement celui qui a vendu sa propriété de rêve dans le secteur des canaux à Saint-Zotique pour s’établir à Saint-Polycarpe dans une maison nécessitant moins d’entretien.

Luc Bisaillon a dû composer avec le fait qu’il ne peut plus voyager et qu’il est restreint dans ses activités. « L’évolution de la maladie est considérée comme lente dans mon cas. D’autres sont plus attaqués, entre autres aux poumons. A tout le moins, je peux me faire à manger et fonctionner encore seul. »

Un médicament expérimental permet à M. Bisaillon de prolonger sa durée de vie. Toutefois, il admet avoir encaissé un dur coup quand des résultats de tests récents ont indiqué que son bras droit était plus faible. « J’ai fait les démarches pour obtenir l’aide médicale à mourir au besoin. J’ai la conscience tranquille, tout a été prévu pour mon départ. Tout est fait », mentionne-t-il.

En faisait de la sensibilisation via son blog sur Facebook, Luc Bisaillon mène une bataille pour la vie de ceux qui contracteront la maladie dans les années à venir. « Un nouveau médicament pourrait être approuvé mais je pense que c’est pour le futur. Personnellement, je veux faire connaître la SLA qui est encore méconnue. Pour expliquer aux gens ce qu’est la Sclérose latérale amyotrophique, je dois toujours faire référence au Ice Bucket Challenge qui a été très populaire il y a quelques années », souligne M. Bisaillon.

Quelque 4000 Canadiens sont atteints de la maladie chaque année dont environ 400 au Québec. La recherche se poursuit en vue de découvrir un traitement et Luc Bisaillon veut en faire la promotion. « Mario Hudon en parle beaucoup sur les ondes à Québec mais il en est peu question dans la région de Montréal. J’aimerais être invité à des émissions de télévision comme celle de Denis Lévesque pour expliquer le fond de la maladie », souhaite Luc Bisaillon.

Denis Bourbonnais

Journaliste

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