Une dame de Valleyfield reçoit un avertissement puisqu’elle hébergeait sa fille qui habite en zone rouge | VIVA MÉDIA Skip to main content

Pour un parent, venir en aide à son enfant est la moindre des choses. Mais, pour Linda Picard de Salaberry-de-Valleyfield, aider sa fille aurait pu lui couter cher.

En début octobre, Linda Picard a accepté d’héberger sa fille de 34 ans puisque celle-ci était prise avec un problème de punaises de lit dans son appartement situé à Montréal. Comme la fille de Mme Picard devait quitter son logement afin qu’une décontamination soit effectuée, elle lui a offert de l’héberger. La solution était idéale jusqu’à ce que Linda Picard reçoive un appel de la Sûreté du Québec.

« Le policier était visiblement embêté de m’appeler, mentionne Linda Picard. Or il n’a pas eu choix. Il m’a indiqué que quelqu’un avait fait une plainte. Il m’a avisé que je ne pouvais pas héberger ma fille puisque son lien de résidence était à Montréal donc en zone rouge et que Salaberry-de-Valleyfield est en zone orange. »

Bouleversée

Linda Picard précise que le policier lui a souligné qu’elle s’exposait à une sanction si elle ne respectait pas l’avertissement. « Ça me bouleverse, assure Mme Picard. Ce que je trouve déplorable c’est que quelqu’un qui n’est pas au courant de la situation a appelé les policiers. Le policier m’a appelé par mon nom. Donc, la personne qui a porté plaine connait mon identité. Je me sens réellement espionnée, et ce, dans ma maison. »

Devant la situation, la fille de Mme Picard a été dans l’obligation de retourner dans son logement à Montréal. « Elle n’a pas d’autre place, indique la mère. Là, elle doit quitter son logement plusieurs heures par jour après les traitements. Ma fille n’avait aucun symptôme de la Covid-19. Nous sommes des adultes responsables et nous respectons toutes les consignes. Cependant, je suis sous le choc de ne pas pouvoir venir en aide à mon enfant. »

Détresse

La dame de 60 ans pousse sa réflexion à un autre niveau. Elle se questionne sur la possible détresse qui pourrait affecter quelques personnes. « Ma fille était ici pour une infestation de punaises de lit, dit-elle. Mais, si jamais ça avait été pour de la détresse psychologique ou encore qu’elle était souffrante. Je n’aurais pas pu l’aider? Ça aucun sens. Il faut dénoncer ce genre d’aberration. Faire surveiller mes faits et gestes, je trouve cela déplorable. Ça me fait penser au temps des nazis. À l’époque les gens étaient invités à dénoncer leurs voisins. »

Steve Sauvé

Journaliste

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