Agressions sexuelles : il est temps de parler des vraies affaires ! | VIVA MÉDIA Skip to main content

Dans les derniers temps, l’actualité a été bombardée de sujets forts, notamment une vague de dénonciations concernant les agressions à caractère sexuel. Un mouvement qui créer l’émoi, soulève des malaises et laisse place à plusieurs débats. Cela dit, il est primordial de prendre un temps afin d’aborder les différents arguments soulevés par les personnes qui choisissent de ne pas croire les victimes.

« Il y a tellement de menteuses qui inventent des histoires pour nuire. » Les fameuses fausses accusations… On se fait dire que ça arrive souvent, alors que c’est complète-ment faux. Saviez-vous que seulement 1 % des accusations d’agressions sexuelles sont considérées comme étant fausses? (Cotton, 2018) La réalité est que les fausses accusations arrivent très rarement et qu’en ne croyant pas une femme qui dévoile, on a 99 % de chance de se tromper.

 

La présomption d’innocence

« Au Québec, une personne est innocente jusqu’à preuve du contraire. » La présomption d’innocence, c’est le fardeau de prouver hors de tout doute raisonnable de l’agresseur a bien commis ces gestes. Sachant qu’ils commettent un crime, les agresseurs n’agressent pas aux yeux de tous, alors il devient très difficile pour une femme de prouver ce qu’elle a subi sans témoin et sans preuve? Statistiques Canada soulève que sur 633 000 agressions sexuelles déclarées par sondage, seulement 1814 se sont terminées par un verdict de culpabilité, ce qui représente seulement 0,3 % de la réalité. (2014) Autrement, la majorité des procès se terminent avec un verdict d’acquittement, ce qui signifie l’incapacité de prouver hors de tout doute raisonnable et non que le crime n’a pas été commis.

 

L’homme parfait

« C’est impossible qu’il soit un agresseur sexuel lui! » L’image populaire d’un agresseur sexuel est souvent celle d’un homme inconnu, âgé, avec une apparence douteuse, sans conjointe ni famille. On adhère à cette image comme s’il existait un profil précis, alors qu’il n’y en a pas. Le Ministère de la Sécurité publique du Québec soutient qu’environ 80 % des victimes d’agressions à caractère sexuel connaissent l’agresseur. (2014) Il s’agit d’un ami, d’un membre de la famille, d’un conjoint, d’un entraîneur, etc. En fait, il s’agit d’une personne appréciée du cercle social et donc une personne que l’on ne soupçonnerait pas de commettre un tel geste. Il est important de comprendre que le respect du consentement c’est un choix que l’individu fait et non quelque chose qui dépend de son statut social, de sa richesse, de son apparence ou de son emploi.

 

Briser une carrière

« Elle veut juste briser sa carrière! » Lorsque l’on voit une personne accusée d’une agression sexuelle, il n’est pas rare de voir des gens prendre leur défense et s’indigner en mentionnant qu’il est inhumain de briser la carrière de quelqu’un ainsi. Si on réfléchit un instant, c’est affirmer que le « méchant » n’est pas celui qui commet le crime, mais bien celui qui le dénonce? L’agresseur est toujours responsable de ses actes et c’est quelque chose qui est banalisé.Soyons honnêtes, notre mentalité, nos croyances et notre culture visent à protéger les agresseurs et non les victimes. Il est grand temps que l’on se remette en question et que l’on revoie notre système de justice ainsi notre compréhension de la violence sexuelle. Il est parfois choquant de voir la réalité telle quelle est, mais il est nécessaire d’exposer les faits afin de briser la culture du viol et de soutenir nos femmes et nos filles. Les agressions à caractère sexuel concernent tout le monde, pas seulement les femmes qui la subissent. Oui toi aussi tu es concerné. 1 femme sur 3 sera victime d’agression à caractère sexuel au courant de sa vie. Et toi, combien de femmes connais-tu?

 

Pour toutes questions ou pour recevoir de l’aide, n’hésitez pas à contacter le Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel (CALACS) La Vigie au 450 371-4222.

 

*Ce texte provient du Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel (CALACS). L’équipe de Viva-Média a jugé utile de vous le partager dans son intégralité.

Mélanie Calvé

Journaliste

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