Inondations 2017 : Hans Gruenwald se dit frustré et inquiet | VIVA MÉDIA Skip to main content

À l’aube de la saison froide, le maire de Rigaud Hans Gruenwald comprend que ses citoyens puissent être épuisés d’attendre des réponses.

« Certaines personnes sont épuisées et je suis inquiet pour des gens qui sont au bout de leur rouleau », a dit le maire de la ville la plus durement touchée lors des inondations printanières dans Vaudreuil-Soulanges. « Ils viennent chercher des réponses et il y a des membres du personnel de Rigaud qui subissent la colère des sinistrés chaque jour. Ça ne peut plus durer et le ministère de la Sécurité publique doit marcher avec nous », a lancé, exaspéré Hans Gruenwald lors d’un point de presse fort suivi plus tôt cette semaine.

En attente de réponses

Le maire aimerait bien avoir des réponses du gouvernement. « À Rigaud, nous sommes en contrôle de notre partie de l’équation, mais au ministère, il y a des délais qui se multiplient. Ça doit cesser. Ça fait plus de quatre mois qu’il y a des gens qui sont en attente de réponses », a vociféré le maire qui se dit prêt à s’adresser directement au premier ministre si la situation ne bouge pas plus rapidement. « Je suis frustré et inquiet. Je suis un gars d’action, mais actuellement, nous ne savons plus où aller. Il n’y a pas de résultats malgré nos demandes incessantes. S’il le faut, j’irai directement à Philippe Couillard », a-t-il plaidé.

Nombreux cas

Actuellement, 239 dossiers sont ouverts pour de l’aide financière auprès de la sécurité publique. Il n’y en aurait qu’une quinzaine en traitement. Depuis quatre mois, 17 familles se trouvent toujours à l’hôtel. Ce qui n’est pas idéal avec l’approche de l’automne et la rentrée des classes. « Nous sommes toujours en mesure d’urgence. Mais différentes. Nous sommes un gouvernement de proximité et nous le voyons que l’eau, c’était grave, mais après, c’est pire. Dans le moment, nous sommes dans le plus difficile », a dit celui qui compatit avec les gens du Texas.

Manque de communication

Au lendemain de la conférence de presse, le ministère a admis avoir traité plus de cas que ce que le maire voulait bien laisser savoir. Ainsi, en réponse au cri d’alarme du premier citoyen de Rigaud, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a mentionné qu’en fait, une majorité de citoyens avaient reçu leur rapport d’évaluation des dommages.

Ainsi, puisque la Ville n’en avait pas été informée, et ce, en dépit du fait que la responsabilité de traiter chacune des demandes lui a été attribuée, elle invite donc les citoyens à prendre rendez-vous dès maintenant avec un inspecteur du Bureau rétablissement – inondations au 450 451-0869, poste 240. Avec le rapport d’évaluation de dommages en main, les inspecteurs pourront finalement entreprendre les démarches d’émission des permis requis, soit réparation/rénovation ou démolition, en plus de déterminer les besoins des sinistrés pour les mois à venir et ainsi voir comment la Ville peut leur venir en aide.

Des citoyens exaspérés

Rencontrés à l’extérieur de l’Hôtel de Ville de Rigaud quelques minutes après la conférence du maire Gruenwald, des Rigaudiens toujours exclus de leur domicile se sont dits au bout du rouleau.

« Le maire a répété ce que nous lui demandions lors des dernières séances du conseil de ville. Que nous sommes tannés et que nous voulons des réponses », a dit Jeannine Landry du regroupement des sinistrés. Elle et les membres du comité formé pour faire bouger les choses sont à bout et exigent de l’action.

« Le maire a dépensé beaucoup d’énergie et fait des démarches, mais ça ne va pas assez vite. On ne peut pas mettre le blâme sur lui », a expliqué Marie Sénécal, elle-même touchée de près, mais qui s’engage dans le comité parce qu’elle possède une expertise psychoclinique. « Il faut surveiller les gens, parce qu’il y en a qui frôlent la dépression. Il y a des tensions psychologiques, financières et sociales », a-t-elle fait savoir.

Elle a tenu du même coup à remercier Bernard Lévesque, un inspecteur en bâtiment de la Ville qui a fait beaucoup pour les sinistrés. « C’est notre Robin des Bois. Il a brassé la cabane pour faire bouger les choses. C’est un excellent allié pour nous les sinistrés qui attendons toujours des réponses », a-t-elle conclu.

Myriam Delisle

Journaliste

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