Le futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges, un remède miracle? | VIVA MÉDIA Skip to main content

L’actualité des derniers jours nous rappelle l’urgence et la nécessité d’un hôpital dans la région. Les nombreux intervenants et commentaires sur les réseaux sociaux manifestent aussi clairement les attentes de la population.

Francine Savoie présidente. Photo FIQ

Pour répondre à ces questions, Francine Savoie, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec (FIQ).

Consciente de la nécessité du futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges, elle y voit un bienfait pour la population. Elle se questionne toutefois par rapport aux professionnels nécessaires pour le fonctionnement d’un tel établissement.

« Les infirmières et médecins ont une presse négative. Les quarts de travail beaucoup trop chargés et les conditions difficiles n’aident pas la situation. Il faut trouver une façon de promouvoir les professions d’infirmières, d’infirmières auxiliaires, de préposés et de médecins. Cependant, avant de faire la promotion, il faudrait commencer par une réelle réforme du système qui permettrait de meilleures conditions », dit-elle.

Des conditions inhumaines

Parmi ces conditions difficiles, les quarts de travail sont en tête de liste. Les obligations de devoir faire des doubles quarts et les difficultés d’obtenir des congés en sont des conséquences. Cela entraîne beaucoup de personnels soignants à temps partiel pour éviter des horaires trop chargés. En conséquence, le manque de personnel se règle difficilement.

« Il faudrait imposer un ratio personnel/patient. À ce sujet, il semble y avoir une réceptivité de plus en plus grande de la part des employeurs », ajoute Mme Savoie.

Des défis gigantesques

Le manque de personnels est un problème évident, mais l’autre problème qui touche encore une très grande partie de la population, est le manque de médecins traitants.

« Il ne faut pas accuser les gens injustement de se rendre à l’urgence pour rien. Nombreuses de ces personnes n’ont pas de médecin traitant et leur seul recours est de se rendre à l’urgence. De plus, nous sommes dans une région où la population est vieillissante. Nous voulons encourager les soins à domicile, mais il faudrait que ces soins existent et soient disponibles. Les endroits avec soins sont une perle rare, les médecins de moins en moins disponibles pour cette clientèle vieillissante. Ce sont différents aspects d’un même problème », ajoute la présidente du FIQ.

Selon Mme Savoir, le futur hôpital ne réglera donc pas tout, mais il reste une nécessité. Le manque se fait ressentir en ce moment où les urgences de Valleyfield et de Châteauguay affichent des taux d’occupation qui frôlent les 300 %. « Nous avons voulu éviter d’engorger l’urgence de Valleyfield. Pour ce faire, nous demandons aux ambulanciers de se rendent plus souvent à Châteauguay. C’est une demi-solution puisque comme conséquence, nous avons maintenant deux urgences avec un taux d’occupation beaucoup trop élevé. Bref, plus nous aurons de personnels soignants, plus nous aurons de lieux pour les soins, mieux nous pourrons répondre aux demandes croissantes de la population », conclut Francine Savoie.

Nicola Di Narzo

Journaliste

Laisser un commentaire