L’Ukraine vue des Cèdres | VIVA MÉDIA Skip to main content

Native de Kiev en Ukraine, Karina Krikun regarde tristement le déroulement de l’assaut de la Russie sur son pays d’origine.

Le quotidien de la résidente des Cèdres a bien changé depuis le 24 février dernier. Les angoisses qu’elle vit quotidiennement ont pris une place importante. Il faut savoir que l’ensemble de sa famille, du côté maternel, habite toujours en Ukraine, plus précisément à Kiev, la capitale du pays.

Inévitablement, lorsqu’une situation similaire survient, le premier réflexe est de savoir comment se portent les proches sur place. Mme Krikun ne fait pas exception à cette règle. « Ce ne sont pas tous les membres de ma famille qui ont quitté Kiev, mentionne celle qui habite au Canada depuis 1998. En ce moment, ils essaient réellement de survivre. Certains sont cachés et d’autres tentent de protéger la ville de l’assaut. Ils font tout leur possible. Les Ukrainiens ont pris les armes pour résister. Nous avons des nouvelles de certains membres de notre famille, mais malheureusement, il y a certains secteurs qui n’ont plus de service de communication donc c’est impossible d’avoir des nouvelles des gens qui se trouvent là. »

La dame de 35 ans avoue que la situation l’ébranle plus qu’elle ne pouvait même l’imaginer. « Honnêtement, je ne pensais pas que ça me toucherait autant. J’ai quitté l’Ukraine avec mes parents lorsque j’étais âgée de 6 ans. À ce moment, nous sommes partis pour Israël. Mes parents voulaient m’offrir une meilleure vie. À l’époque, l’Ukraine faisait partie de l’URSS. Par la suite, nous avons quitté Israël pour venir au Canada en 1998. Cependant, je peux confirmer que pour moi, il n’a jamais été question de l’URSS. Mon pays a toujours été l’Ukraine. Pour ce qui est de mes parents, ils trouvent la situation très difficile en ce moment. Tout comme moi, ils composent avec un mélange de peur, d’inquiétudes et de frustrations. »

Karina Krikun et sa jeune soeur dans de meilleurs temps. (Photo: courtoisie)

« C’est comme si quelqu’un s’achetait une maison et que 10 ans après, l’ancien propriétaire venait s’installer dans le salon en disant qu’il est chez lui. Qu’il ordonnerait aux propriétaires d’aller lui cuisiner à souper. Ça ne fait aucun sens. »

Ils n’abandonneront pas

L’élan de solidarité envers le peuple ukrainien apporte un baume à Karina Krikun. La principale concernée croit que la résilience du peuple explique certains de ses traits de caractère. « Les Ukrainiens ne baisseront jamais les bras, dit-elle. Je suis ainsi, donc cela ne me surprend pas. Ce que fait Vladimir Poutine est inacceptable. Les gens sur place vont se défendre. Ils ne perdront pas l’espoir. Il faut simplement regarder le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky. Cet homme donne la force au peuple. J’ai bien peur que ce soit une longue guerre. »

Mme Krikun image la guerre en Ukraine d’une façon bien précise. « C’est comme si quelqu’un s’achetait une maison et que 10 ans après, l’ancien propriétaire venait s’installer dans le salon en disant qu’il est chez lui. Qu’il ordonnerait aux propriétaires d’aller lui cuisiner à souper. Ça ne fait aucun sens. »

La menace de Poutine

Karina Krikun a une piètre opinion du président russe. D’ailleurs, elle trouve dommage que l’OTAN ait peur de ce dernier. « Bien que Vladimir Poutine fasse des menaces avec l’utilisation possible de la bombe nucléaire, ça ne reste que des menaces. Je ne crois pas qu’il ira jusque-là. Menacer est une chose, mais passer à l’action en est une autre. Avoir recours à la bombe nucléaire ça voudrait aussi dire d’avoir les retombées en Russie. Je ne crois pas à cette hypothèse. Toutefois, tant qu’il utilise cette menace, il se donne un immense pouvoir. »

Steve Sauvé

Journaliste

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