Des millions d’abeilles mortes pendant l’hiver à Pointe-Fortune | VIVA MÉDIA Skip to main content

La ferme Les petites écores, située à Pointe-Fortune vit en situation catastrophique. En raison des conditions climatiques excessivement difficiles, les 3 millions d’abeilles qui vivaient dans les 125 ruches de l’entreprise sont décédées.

(Photo: Les petites écores)

Les causes pour expliquer les raisons du décès des abeilles sont multiples. Le manque de neige, la chaleur et le froid accompagnés de pluie diluvienne en février dernier et le varroa sont à pointer du doigt. Pour Éric Bélanger, copropriétaire de l’entreprise Les petites écores, parle d’un véritable désastre.

« Lorsqu’elles hivernent, les abeilles forment une grappe afin de maintenir la température de la ruche à 33 degrés, explique M. Bélanger. L’hiver 2024 a été tellement chaud que parfois, il a fait 15 degrés en après-midi. Donc, les abeilles se séparent à cette température. Mais quelques heures plus tard, il faisait -15 degrés et elles n’avaient pas le temps de se regrouper de nouveau. Ajoutons à cela la pluie qui faisait monter drastiquement le taux d’humidité. Nos abeilles ne l’ont pas eu facile. »

(Photo: Les petites écores)

Varroa

L’automne 2023 n’a pas été plus facile pour les apiculteurs. Éric Bélanger a procédé à des travaux de prévention sur ses ruches afin de repousser le varroa. Or, comme l’automne a été relativement clément, sa reine a continué à pondre alors que les traitements contre le varroa avaient été administrés.

« Le varroa c’est notre bête noire, assure M. Bélanger. Il s’agit d’un genre d’acarien qui se nourrit du sang des abeilles. »

« Pour avoir discuté avec un apiculteur de Saint-André-d’Avelin, il vit la même situation que nous. J’entends des rumeurs que le taux de mortalité dans les ruches serait de 60 % cette année », Éric Bélanger, propriétaire de la ferme Les petites écores.

Pour bien comprendre ce facteur important, il est de mise de savoir que le varroa est un ravageur couramment observé dans les exploitations apicoles et qu’il représente une importante menace pour la santé des abeilles mellifères. Étant un parasite, le varroa peut affaiblir les abeilles, causer des dommages physiques et transmettre divers agents pathogènes, surtout des virus. Il est très important que les apiculteurs contrôlent et éliminent les populations de varroas dans toutes leurs colonies d’abeilles mellifères au cours de la saison de production. Dans presque tous les cas, lorsque les infestations de varroas ne sont pas gérées efficacement, toute la colonie d’abeilles mellifères finira par périr. Parfois, comme il est question pour celle d’Éric Bélanger, même avec des traitements, une colonie peut être détruite par cet ennemi sans pitié.

Perte financière

Une telle tragédie amène son lot de mauvaises nouvelles. Élément essentiel à la pollinisation, la chute drastique d’abeille dans la région se fera ressentir autant pour les jardins qui ne recevront pas de visite afin d’être pollinisés que pour les agriculteurs. Également, impossible de passer sous silence l’impact financier pour l’entreprise Les petites écores. « Juste pour cette année, on parle d’une perte d’environ 150 000 $, expose M. Bélanger. Mais, nous allons nous battre, car l’apiculture est notre passion. »

Face à la perte de l’ensemble de sa colonie, l’entreprise a contacté un importateur. « Nous nous sommes procuré quelques paquets d’abeilles. C’est-à-dire, 1.5kg d’abeilles qui arrivera par voie aérienne directement de l’Australie. Ces petites sont accompagnées d’une reine. Très loin de notre idéal de 150 ruches, nous travaillerons très fort dans les 2 prochaines années pour remonter à ce nombre de ruches », explique le principal concerné.

Depuis quelques années, les gens sont sensibilisés à l’importance des abeilles dans notre environnement. Des campagnes publicitaires afin d’encourager les citoyens à ne pas couper les pissenlits au printemps sont même diffusées. Or, localement, il est possible de faire une différence. La ferme Les petites écores a mis sur pied un système de parrainage d’une ruche à la hauteur de 10% jusqu’à 100%. « Le parrain ou la marraine recevra des mises à jour de sa ruche régulièrement. Elle recevra également une partie du miel que la ruche aura produit. »

Steve Sauvé

Journaliste

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