Y a-t-il suffisamment d’enseignants pour les deux nouvelles écoles? | VIVA MÉDIA Skip to main content

Alors que la pénurie de personnel frappe plus fort que jamais dans les écoles du Québec, deux nouveaux établissements d’enseignement secondaire accueilleront dès septembre prochain des milliers d’étudiants. Il est donc possible de se questionner afin de savoir d’où proviendront les enseignants.

Selon les estimations, l’école secondaire de Saint-Zotique pourrait accueillir jusqu’à 1200 élèves.
(Photo Steve Sauvé)

Construites au coût de 311 M$ (155 400 000 $ pour l’école de Saint-Zotique et 156 000 000 $ pour celle de Vaudreuil-Dorion) ces établissements seront bel et bien ouverts en septembre prochain. D’ailleurs, des étudiants et leurs parents ont déjà eu la confirmation qu’ils fréquenteront l’une des deux nouvelles écoles.

 Inscrits sur le site du Conseil du trésor, les deux projets sont confirmés. La fin des chantiers est prévue pour août 2023. En avril 2023, La Presse rapportait que plus de 1000 postes d’enseignants n’étaient pas pourvus au Québec en date de janvier 2023. Ceci laisse donc planer un doute sur la capacité du Centre de services scolaires des Trois Lacs (CSSTL) à pourvoir tous les postes qui seront créés avec l’ouverture de deux nouveaux établissements.

Une cinquantaine de postes supplémentaires

Du côté du CSSTL, Alexandra Desrochers, coordonnatrice au Service du secrétariat général et des communications, explique qu’approximativement 50 postes seront à combler. « En raison de la croissance de notre clientèle, de l’ouverture de deux nouvelles écoles secondaires et des départs à la retraite habituels, nous estimons que nous aurons 50 postes à combler, confirme Mme Desrochers. Ces postes seront en grande partie pourvus à l’interne par des enseignants qui effectuent, par exemple, des remplacements actuellement chez nous. Aussi, l’ouverture de deux nouvelles écoles secondaires a créé un certain engouement, plusieurs personnes ont démontré leur intérêt à venir travailler au CSSTL. »

Étonnamment, le nombre de 50 postes peut paraître anémique. Cependant, Alexandra Desrochers précise que la très grande majorité du personnel enseignant occupant des postes revient année après année. « Nous octroyons toutefois plusieurs contrats afin d’effectuer des remplacements (ex. congé de maternité, libération syndicale, etc.). »

Mme Desrochers ajoute que le CSSTL est dans un processus de recrutement en continu. « Le Service des ressources humaines recrute via diverses plateformes tant au niveau local que national, via des visites sur les campus et dans les salons de l’emploi ou encore via les réseaux sociaux. Les activités de recrutement sont nombreuses afin d’encourager les candidats et les candidates à postuler sur les opportunités d’emplois offertes sur notre site internet. »

Il en manquait déjà cette année

L’optimisme du CSSTL n’est pas nécessairement partagé par le Syndicat de L’Enseignement des Seigneuries (SES). Martine Dumas, présidente du SES, indique ne pas avoir de boule de cristal et qu’elle espère que la situation avec l’année scolaire à venir soit différente que celle qui se termine.

« Il y a une pénurie d’enseignants, mentionne Mme Dumas. Le CSSTL n’y fait pas exception. En septembre 2022, il manquait d’enseignant et il n’y avait pas deux écoles secondaires de plus sur le territoire. Je précise que ce n’est pas le SES qui fait le recrutement. Cela est la tâche du CSSTL. »

Questionnée à savoir combien d’enseignants supplémentaires seront requis, Martine Dumas souligne qu’elle n’a pas accès à cette donnée. « Il faut savoir que tout ce qui est en lien avec le recrutement relève du CSSTL. De plus, le nombre de postes à temps plein ou à temps partiel octroyés est directement lié aux inscriptions selon les établissements, chiffres auxquels seul le CSSTL a accès. Ce que je peux confirmer c’est que pour les deux nouvelles écoles réunies, il sera question d’environ 100 postes supplémentaires. »

Enseignants vulnérables

Lors de la dernière rentrée scolaire, des enseignants ont accepté des périodes supplémentaires afin de combler le manque. « Il y a eu des enseignants qui ont eu des horaires de 125 % et même de 133 %. Cela met les enseignants en position de vulnérabilité et d’épuisement. Ajoutons à cela la planification des cours et la correction. Cette dernière se faisait alors à la maison et l’enseignant n’était pas rémunéré pour le faire. »

Martine Dumas conclut en disant qu’en lien avec la pénurie de main-d’œuvre en enseignement, le syndicat propose diverses solutions qui sont intimement liées aux conditions de travail. « La pénurie vécue actuellement ne pourra se résorber sans une meilleure reconnaissance du travail fait par les enseignants, de leur autonomie et de leur expertise. Nous sommes d’ailleurs en négociation pour le renouvellement de notre convention collective, les demandes de la FAE sont très claires par rapport à ce qui doit être mis en place. »

Steve Sauvé

Journaliste

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