Noyade : une tragédie en quelques secondes | VIVA MÉDIA Skip to main content

Plusieurs choses unissent les sœurs Colette et Andrée Asselin. L’une d’elles est la prévention de la noyade. Pour cause, il y a 35 ans, Colette a réanimé la fillette d’Andrée après l’avoir retrouvée au fond de la piscine familiale.

Il n’y a aucun doute, les manœuvres effectuées par la tante ont sauvé la vie de Marie-Laurence. Puisqu’elle est la marraine de l’enfant, ce jour-là, il est possible de dire que Colette s’est transformée en féé marraine. (Photo Steve Sauvé)

Le 21 juillet 1985 est une date qui restera gravée à jamais pour la famille Asselin. Andrée était absente mais plusieurs personnes étaient présentes à la résidence située sur la 34e avenue à Saint-Zotique. D’ailleurs, c’est lors du départ d’un invité que la petite Marie-Laurence, alors âgée de 3 ans, a échappé à la surveillance et qu’elle s’est aventurée dans la piscine.

« Ça s’est fait très vite, se souvient Colette Asselin. Je suis allée dire au revoir et c’est là que la sœur de Marie-Laurence, Stéphanie a insisté pour se baigner. Je ne voulais pas, mais elle s’est mise à pleurer. J’ai donc accepté. En arrivant à la piscine, j’ai découvert Marie-Laurence au fond. »

Colette Asselin a immédiatement sorti la fillette de la piscine pour l’étendre dans le gazon. « Trois jours avant, j’avais écouté une émission de télé qui expliquait la procédure à suivre en cas de noyade, dit Colette. Une chance que j’avais écouté cette émission. Pendant que je faisais les manœuvres, la sœur de Marie-Laurence a appelé les services d’urgence. À l’époque, il n’y avait de 911. La petite s’est trompée et elle a appelé chez Taxi Venise. Dans l’énervement, le répartiteur a compris et c’est lui qui a appelé les secours. Je me souviens que les premiers policiers sur place ont éclaté en sanglots. »

Comme à la télé

Il n’y a aucun doute, les manœuvres effectuées par la tante ont sauvé la vie de Marie-Laurence. Puisqu’elle est la marraine de l’enfant, ce jour-là, il est possible de dire que Colette s’est transformée en féé marraine. « Il semble que le fait que j’ai couché la petite dans le gazon a fait une grande différence, dit Colette Asselin. C’est ce que les médecins ont dit. J’ai fait ce que j’ai vu dans l’émission. Il n’y a pas assez de prévention qui se fait en lien avec les noyades. Chaque année, il devrait avoir ce genre d’émission afin que les gens connaissent les choses à faire lorsqu’un drame comme celui que nous avons vécu survient. »

Amenée à l’Hôpital du Suroît et transférée à l’Hôpital Sainte-Justine, la fillette a mené un combat de tous les instants pour sa vie. « Ma fille a passé plus de 4 minutes dans le fond de la piscine, indique Andrée Asselin. Elle était dans un état critique. Elle était dans le coma. Les médecins ignoraient si elle allait s’en sortir. Contre toute attente, elle s’est réveillée après 12 heures. »

Une longue bataille

Marie-Laurence a dû réapprendre à vivre à la suite de la tragédie. « À l’hôpital, les médecins m’ont avisé que la petite souffrait d’immaturité neuro sensorielle, confirme la mère. Elle a été suivie en ergothérapie pendant 5 ans. Aujourd’hui, Marie-Laurence va bien. Elle a fait ses études et elle a un travail. Mais, nous avons travaillé fort. »

Il n’y a eu aucune amertume de la part d’Andrée pour sa sœur Colette. « C’est un accident, dit la dame. D’ailleurs, lorsque les gens me demandaient si je souhaitais enlever ma piscine, j’ai toujours répondu non. Même qu’après son congé de l’hôpital, Marie-Laurence est retournée dans la piscine rapidement. Elle n’a pas gardé de crainte. »

Quoi faire en cas de noyade

Intervenez dès que vous soupçonnez une noyade potentielle. Un enfant peut se noyer en moins de 30 secondes : vous devez donc agir rapidement.

Sortez l’enfant de l’eau

Sortez immédiatement l’enfant de l’eau, sans pour autant mettre votre vie en danger.

Vérifiez son état de conscience

Une fois que l’enfant est sorti de l’eau, vérifiez son état de conscience en lui tapotant les épaules et en lui parlant d’une voix très forte. S’il est conscient, rassurez-le. Vérifiez s’il a d’autres blessures et n’hésitez pas à communiquer avec les secours si certains doutes subsistent par rapport à son état. S’il est inconscient, téléphonez immédiatement au 911. Si vous n’êtes pas seul, demandez à quelqu’un d’appeler pour vous. Pour cette raison, entre autres, il s’avère essentiel que tous les membres de la famille connaissent le fonctionnement du téléphone et le numéro des secours.

Vérifiez sa respiration

Prenez son pouls et vérifiez sa respiration en vous approchant de sa bouche et en observant sa poitrine. S’il respire, placez-le en position latérale de sécurité (PLS), soit couché sur le côté. Surveillez attentivement sa respiration en attendant les ambulanciers. S’il ne respire pas, commencez les manœuvres de réanimation cardio-respiratoire (RCR) et ce, jusqu’au moment où l’enfant respirera par lui-même ou jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Lorsque l’enfant recommence à respirer, placez-le en position latérale de sécurité. Cette position permet aux voies respiratoires de rester bien ouvertes et évite que l’enfant s’étouffe s’il vomit après la réanimation cardio-respiratoire.

La réanimation cardio-respiratoire, un élément essentiel

Tous les parents, ou au moins l’un des deux devraient connaitre les rudiments de la réanimation cardio-respiratoire et des premiers soins. Une intervention pratiquée dans les cinq minutes qui suivent l’arrêt respiratoire est déterminante dans les chances de survie de la victime.

Steve Sauvé

Journaliste

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