Michel Paquin inquiet pour l’avenir de l’Hôpital du Suroît | VIVA MÉDIA Skip to main content

Selon le docteur Michel Paquin, la fermeture prévue du centre mère-enfant de l’Hôpital du Suroît pourrait avoir des conséquences drastiques pour l’avenir de l’établissement de santé.

Selon le Dr Michel Paquin, la fermeture possible du Centre mère-enfant de l’Hôpital du Suroît pourrait avoir des conséquences dramatiques. (Photo Steve Sauvé)

Mis à niveau il y a quelques années pour la somme d’un million de dollars, il serait faux de prétendre que le centre mère-enfant de l’Hôpital du Suroît est désuet. Selon Dr Michel Paquin, nouvellement retraité en gynécologie obstétrique, c’est tout le contraire.

« Sur le montant d’un million, il y a eu pratiquement 500 000 $ qui ont été investis dans la nouvelle pouponnière, explique celui qui compte 40 années d’expérience comme professionnel de la santé. Elle fait pratiquement l’envie de l’Hôpital Sainte-Justine. Pour dire vrai, la pouponnière est même trop hightec pour nos besoins. »

Main-d’oeuvre

En aucun cas M. Paquin ne remet en question la nécessité d’un hôpital dans Vaudreuil-Soulanges. Or, il se questionne sur la main-d’œuvre.

« Tous les hôpitaux connaissent des pénuries de personnel, confirme Michel Paquin. Si l’on construit hôpital 400 lits, qui va aller travailler là? Supposons que l’employé qui travaille de nuit à la maternité au Suroît postule sur un poste de jour à l’Hôpital de Vaudreuil-Soulanges afin d’améliorer sa qualité de vie, qui va la remplacer? Seront-ils capables de combler les besoins à Vaudreuil-Soulanges sans que les hôpitaux existants soient affectés? C’est facile de construire une bâtisse, mais d’avoir les gens pour y travailler, c’est autre chose. »

Afin d’imager la pénurie de main-d’œuvre, le nouveau retraité explique qu’à l’Hôpital du Suroît que des infirmières éclatent parfois en sanglot. « Il arrive que des travailleurs pleurent au poste de garde, car ils ne voient pas leur enfant. D’autres n’entrent pas au travail par peur d’être dans l’obligation d’effectuer du temps supplémentaire. Est-ce qu’une étude a été réalisée pour savoir si la main-d’œuvre sera disponible? »

Un effet possiblement dévastateur

Dr Paquin confirme qu’une majorité des femmes qui donnent naissance au Centre mère-enfant de l’Hôpital du Suroît proviennent de la région de Vaudreuil-Soulanges. Lorsque le futur hôpital sera construit, il est conscient que ces futures mamans choisiront le nouvel établissement pour accoucher. Mais, que restera-t-il à l’Hôpital du Suroît?

« Il restera de 300 à 400 accouchements par année à Salaberry-de-Valleyfield, fait savoir M. Paquin. Est-ce que l’on peut garder une unité ouverte pour 300 accouchements par année quand il y a un autre hôpital? Mais, est-ce que nous allons priver une population de service? Je sais que ce ne sont pas les médecins qui vont avoir du poids dans la balance pour faire une différence. Dr Bedrosien a la rage au cœur. Il ne peut pas croire que nous avons fait des milliers d’heures, que nous avons exposé nos santés et nos vies familiales et que ça se termine ainsi. »

Pour Michel Paquin, il est impensable pour Salaberry-de-Valleyfield de perdre ses services. D’ailleurs, cela pourrait entraîner des conséquences majeures.

« Si la maternité s’en va, les pédiatres vont suivre. Si les pédiatres quittent, les gynécologues vont partir. Moins de gynécologues, ça veut donc dire que des anesthésistes quitteront aussi et finalement des chirurgiens vont suivre la tendance. Qu’est-ce qui va arriver de l’Hôpital du Suroît? »

Steve Sauvé

Journaliste

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