Une belle histoire de persévérance | VIVA MÉDIA Skip to main content

Comme plusieurs jeunes, le parcours scolaire de Shawn Emery a été parsemé d’embûches considérables. Dès l’école primaire, il est étiqueté comme étant un enfant en difficulté. Plusieurs croyaient qu’il serait impossible pour lui de terminer son parcours scolaire avec un diplôme d’études secondaires en poche, mais sa mère Marie-Josée Renaud n’avait pas dit son dernier mot.

En 2013, Shawn reçoit un diagnostic de TDA anxio. Dès lors, madame Renaud entreprend des démarches au privé afin de maximaliser le potentiel de Shawn et multiplie la mise en place d’outils visant à l’encourager.

 

Son adolescent débute ensuite l’école secondaire sans grand espoir de réussite. À la même époque, l’adolescent manifeste le désir de jouer au hockey. Que cela ne tienne! Sa mère lui propose alors un marché ; il pourra pratiquer ce sport à condition qu’il ait un parcours scolaire satisfaisant tant au niveau de son assiduité en classe, de son comportement et de son rendement.

Malheureusement, dès sa première année au secondaire, les résultats ne sont pas au rendez-vous, et ce sur tous les niveaux. « En secondaire 2, il a travaillé fort, mais c’était compliqué. Son comportement et ses notes n’allaient pas bien. Entre temps, il a été approché pour jouer dans les deux lettres au hockey. J’ai finalement accepté, encouragé par l’école qui me disait qu’il trouverait dans le sport la motivation pour ses études ».

 

Parallèlement, Shawn suit des cours d’été, ce qui n’est pas facile ni pour lui ni pour sa mère puisque le jeune homme veut souvent abandonner. Une fois de plus, Marie-Josée Renaud ne baisse pas les bras et ne donne aucun autre choix à son fils que de persévérer.

 

« Je vais obtenir mon diplôme d’études secondaires, si toi tu obtiens le tien »

En 2015, Shawn Emery est en secondaire 3 et aux dires de sa mère, rien ne va plus. Lors d’une discussion, ce dernier lui lance « toi maman, tu ne l’as même pas ton secondaire 5, pourquoi me forces-tu à l’avoir »? Aussitôt, la mère lui répond qu’il a raison et lui propose de terminer son secondaire tandis qu’il termine le sien.

 

« Cela faisait depuis 1998 que je ne m’étais pas assise sur un banc d’école. Je voulais tellement que mon enfant finisse son secondaire que je me suis dit que si c’est ce qu’il fallait que je le fasse, j’allais le faire. Ç’a été très difficile. Je travaillais le jour et j’allais à l’école le soir. Dans tout ça, j’avais des enfants et mon fils jouait au hockey. Par chance, des parents en or m’ont donné un coup de main. Lorsque j’ai finalement réussi à m’adapter à la situation, le gouvernement a changé le programme. J’étais dévastée, je ne savais plus quoi faire. J’étais épuisée. J’ai voulu lâcher, mais j’étais incapable d’abandonner mon fils. Me voyant dévastée, mes précieux collègues se sont renseignés auprès du Cégep et m’ont suggéré d’obtenir mon équivalence de secondaire 5 pour ensuite aller chercher ma reconnaissance des acquis afin d’être éducatrice. J’ai échoué mes examens du ministère plusieurs fois. Finalement, j’ai réussi et j’ai obtenu mon diplôme en avril 2019 et mon fils en aout 2019.  Nous avons donc eu nos diplômes en même temps ».

 

Madame Renaud mentionne que lors de son bal, elle a savouré ce moment avec fierté. « Il est monté sur le stage en criant haut et fort Maman, je l’ai eu. Je l’ai eu Maman ! Je n’oublierai jamais ce moment. Tout près, je pouvais voir ses professeurs le regarder avec amour, les yeux dans l’eau. Les professeurs des Patriotes de Beauharnois ont tellement travaillé pour mon fils. Shawn n’était pas du monde, mais jamais ils n’ont baissé les bras. La seule chose qu’ils voulaient, c’est la même chose que moi ; voir mon fils avec son diplôme dans les mains. Ces profs ont été des anges. J’ai vu dans leurs yeux et dans leur cœur la fierté qu’ils éprouvaient envers ce jeune qu’ils n’avaient pas échappés, qu’ils avaient sauvé d’un échec».

 

À l’heure actuelle, Shawn Émery espère être accepté pour le DEP en charpenterie menuiserie. Compte tenu des restrictions relatives à la Covid, il est toujours en attente d’une réponse. Chose certaine, la leçon de persévérance que lui a enseignée sa mère, demeurera toujours pour lui la preuve que tout est possible lorsque nous y mettons tous les efforts.

 

 

 

 

 

 

Mélanie Calvé

Journaliste

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