La détresse psychologique bien présente chez les agriculteurs | VIVA MÉDIA Skip to main content

Éric Leboeuf est un sentinelle. L’agriculteur a suivi une formation et il est devenu une personne-ressource auprès de ses pairs.

Pour Éric Leboeuf, le pire ennemi de la détresse psychologique est le silence. (Photothèque)

Éric Leboeuf porte plusieurs chapeaux. Éleveur de sangliers, propriétaire du domaine Herdman à Hinchinbrooke, administrateur à la Chambre de commerce et d’industrie Beauharnois Valleyfield Haut-Saint-Laurent, il a suivi une formation offerte par l’Union des producteurs agricole afin d’intervenir auprès des gens qui vivent de la détresse psychologique.

« Dans la formation, il y a un volet qui s’adresse au milieu agricole, fait savoir M. Leboeuf. Il y a beaucoup de détresse psychologique dans notre domaine. Les agriculteurs sont des entrepreneurs. En plus de composer avec notre travail, nous sommes soumis à beaucoup de stress. Quand ce n’est pas la grève du CN, c’est le manque de propane. Quand ce n’est pas cela, c’est la météo. Les facteurs de stress sont souvent présents. C’est pourquoi il faut déceler les signes qu’engendre la détresse psychologique et ne pas avoir peur de poser les vraies questions. J’ai déjà lu une étude qui rapportait que les agriculteurs sont les gens les plus heureux, mais que ce sont aussi les agriculteurs qui vivent le plus de détresse psychologique. »

Éric Leboeuf connait des agriculteurs qui sont déjà passés à l’acte. « Malheureusement, il y a des gens qui voient le suicide comme une solution. Je ne dispose pas de chiffres sous la main, mais je crois qu’une personne sur cinq vivra une période de détresse psychologique. »

Lors de la formation Agir en sentinelle pour la prévention suicide, Éric Leboeuf s’est familiarisé avec le suicide. Mais de son propre aveu, il n’aime pas ce terme.

« Je préfère parler de détresse psychologique. Je crois que tous les gens qui ont la capacité d’écouter les autres devraient faire la formation. Dans mes projets avec la chambre de commerce, j’aimerais pouvoir former des gens qui pourraient agir comme sentinelles dans le milieu des affaires. »

M. Leboeuf n’est pas gêné de la dire. Il a déjà connu des moments difficiles. « J’étais dans une rencontre avec une spécialiste. À un moment, elle m’a posé une question et j’ai craqué. Mais j’ai utilisé les outils à ma disposition. »

Steve Sauvé

Journaliste

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