Un propriétaire sur deux doit composer avec des loyers d'avril impayés | VIVA MÉDIA Skip to main content

En date du 6 avril, 46 % des propriétaires de logements n’avaient pas encore reçu tous leurs loyers du mois, pour un total de 148 millions $, estime la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) d’après un sondage réunissant 2594 répondants.

Plus précisément, 14 % des locataires étaient en retard pour le loyer en date du 6 avril, soit plus de 185 000 ménages. Mentionnons que le loyer moyen au Québec est de 800 $ et on compte 1,3 million de ménages locataires dans les logements privés.

« Il s’agit d’une crise sans précédent et c’est une somme colossale que les propriétaires doivent supporter, tout en continuant de fournir le logement et les services », a déploré le directeur des affaires de la CORPIQ, Hans Brouillette.

La bonne nouvelle est que trois propriétaires sur quatre (72 %) ont pris une entente avec au moins un des locataires dont le loyer d’avril était impayé après une semaine, afin de les aider à traverser cette période difficile.

Toutefois, 47 % des propriétaires impayés n’avaient pas d’entente avec au moins un locataire dont le loyer est en retard.

Parmi les locataires en défaut en ce début d’avril, la CORPIQ s’attend à ce que plusieurs paient tout de même dans les prochains jours grâce à l’aide gouvernementale promise. Si ce n’est pas le cas, ils ont tout intérêt à trouver un terrain d’entente avec leur propriétaire pour éviter des ennuis. En effet, alors que 4 % des propriétaires comptent déposer dès maintenant une demande à la Régie du logement, le taux grimpera à 25 % quand le retard de loyer dépassera 3 semaines. Un 10 % additionnel de propriétaires judiciariseront le dossier si le loyer de mai n’est pas non plus payé.

« Les chiffres démontrent que propriétaires québécois font preuve de flexibilité et de compréhension afin que les locataires aient le temps de recevoir l’aide gouvernementale. Une fois celle-ci reçue, il va de soi que les locataires devront payer leur loyer », rappelle Hans Brouillette.

« L’aide gouvernementale fédérale devra être utilisée pour les besoins essentiels urgents tels que l’alimentation, le loyer et les médicaments. Avec les 2000 $ par mois pour chaque personne qui a perdu sa source de revenus à cause de la crise de la COVID-19, il n’y a aucune raison qu’un locataire accumule une dette qu’il ne pourra plus rembourser ensuite, avec les conséquences que cela entraînerait », ajoute le porte-parole de la CORPIQ.

Beaucoup de propriétaires ont aussi perdu leur revenu

La très grande majorité des propriétaires de logements sont des salariés ou des entrepreneurs, ce qui explique qu’une forte proportion d’entre eux subissent aussi les impacts de la paralysie de l’économie sur leur revenu personnel.

Sans tenir compte des loyers, plus de 43 % des propriétaires ou leur conjoint(e) ont présentement perdu une partie ou la totalité de leur revenu personnel. Globalement, les deux tiers (67 %) des propriétaires croient qu’ils pourraient éventuellement éprouver une difficulté à payer leur hypothèque.

Ceux qui ont contacté leur institution financière ont constaté que des arrangements sont possibles, mais les intérêts s’appliqueront sur tout report de paiement.

La CORPIQ demande aux gouvernements d’aider aussi les propriétaires

Pendant que les gouvernements du Canada et du Québec orchestrent la mise en œuvre des programmes d’aide aux entreprises et aux particuliers, rien n’a encore été annoncé pour compenser les propriétaires qui doivent continuer de fournir le service essentiel qu’est le logement, et ce sans aucune garantie de se faire éventuellement payer le loyer. Les audiences et les expulsions pour non-paiement de loyer sont suspendues et ils n’ont aucun moyen de limiter leurs pertes.

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