La disqualification de Nicolas Rousse suscite principalement des réactions négatives | VIVA MÉDIA Skip to main content

Salaberry-de-Valleyfield – Les réactions ont été massives en lien avec la décision d’un comité de la HRL de maintenir la disqualification de Nicolas Rousse, pilote-propriétaire du bateau « H-225 » de la classe Hydro 350, pour avoir utilisé un espaceur (spacer) jugé non conforme sur le carburateur de son moteur inspecté à la suite des 15es Régates de Beauharnois.

Si le verdict de l’appel reçu par 7 personnes votantes s’est avéré majoritaire en faveur d’un maintien de la disqualification à l’endroit du populaire coureur de Salaberry-de-Valleyfield, entraînant la perte du championnat de la saison 2023, une majorité d’amateurs et de compétiteurs de la Ligue de Régates d’Hydroplanes sont en désaccord avec la décision finale.

Un ex-champion de la classe Can-Am, Pierre Pontbriand, a été l’un de ceux qui ont posé une question appropriée. « Ceux qui ont voté, que connaissent-ils de la mécanique », a demandé celui qui a remporté la triple couronne (championnats mondial, américain, canadien) aux Régates de Valleyfield en 1992 à la suite d’une pénalité infligée à Duff Dailey pour une infraction sur le parcours.

Mike Weber, un vétéran respecté du sport motonautique en tant que pilote, propriétaire et chef d’équipe pendant plus de quatre décennies, a répondu à un message publié par Martin Rochon plus tôt mardi à l’effet que les bénévoles de la HRL ne méritent pas de se faire insulter, intimider ou menacer sur les réseaux sociaux.

« J’apprécie le message de Martin Rochon et je suis d’accord que personne ne devrait jamais être abusé ou menacé pour leurs décisions en tant qu’officiel ou membre d’un bureau de direction », a agréé le chef d’équipe du « Bad Influence » GP-79 de classe Grand Prix.

« Cela étant dit, cette décision est mauvaise, ridicule et va endommager le sport (des régates). Enlever une saison entière et un championnat en raison d’un règlement mal formulé fait seulement confirmer qu’il est parfois plus important pour la HRL d’exercer un contrôle que d’agir avec le bon sens (common sense). Ils ont des règlements conflictuels qui, dans le cas présent, disent autrement. Et en refusant de reconnaître l’évidence, ils (HRL) confirment ma croyance (belief).  C’est une autre journée triste pour notre sport qui se meurt. »

Le cœur brisé

Martin Rochon, qui a siégé sur le comité d’appel de la HRL à titre de représentant des coureurs, a écrit mardi matin : « Quelle triste nouvelle pour mes amis du H-225, Nicolas Rousse, Nicolas Martel et toute l’équipe. Nous savons tous que jamais ils n’ont voulu tricher et surtout pas de cette façon. Si quelqu’un veut tricher, il ira sûrement vers une autre façon qui donnera plus de puissance et nous savons que donner 0.011 à 0.017 sur cette pièce ne donne pas plus de puissance. On sait aussi que la combinaison spacer et gaskets respectait l’esprit du règlement de ne pas dépasser 1.225. J’ai essayé de faire valoir ce point sans succès pour la majorité du comité », de signifier le pilote du « RTX Racing » H-773 en Hydro 350.

Martin Rochon devait ajouter dans sa publication : « Lorsque je lis les commentaires sur les médias sociaux, je me dois de dire que je ne partage pas tout ce qui est écrit. Tout d’abord, il y a vraiment eu un échange entre les 8 directeurs HRL et croyez-moi que nous avons regardé la situation de tous les côtés. Il n’y avait pas de consensus autour de la table. Un vote serré a été nécessaire et la décision a été en défaveur de Nicolas et son équipe.

« Je peux vous dire que des gens avaient le cœur brisé autour de la table et que personne n’a pris cette décision à la légère. La plupart des gens présents sont des bénévoles et personne ne mérite de se faire insulter, intimider ou menacer. Ces gens ont des familles et des enfants. Ils subissent la méchanceté de certains commentaires. Hier (lundi), j’ai vu à la table certaines personnes avec le cœur gros en rapportant les commentaires de leurs proches. Pourquoi tu continues de faire ça bénévolement et de te faire dénigrer comme ça, alors que tu donnes ton temps pour aider ce sport.

Nous enseignons à nos enfants le respect et que l’intimidation à l’école ou ailleurs n’est pas acceptable. Alors, vous avez le droit de donner votre opinion, mais svp le faire dans le respect et surtout pas en vous en prenant à une personne et en l’insultant. Je ne suis pas d’accord avec la décision, mais la majorité a décidé que le règlement n’avait pas été respecté. Alors, oui supportons Nicolas et nous souhaitons tous de le revoir dans le sport qui le passionne, mais Svp dans le respect », a insisté Martin Rochon.

On récolte ce que l’on sème

 Ghislain Marcoux, ex-champion de la HRL en Hydro 350 et par la suite pilote du « Groupe ABS » GP-101 en Grand Prix, a émis l’opinion qui suit : « Il y a un dicton qui dit que l’on récolte ce que l’on sème. Alors qu’ils (les dirigeants) assument leurs choix ainsi que tout ce qui va avec. Je n’ai aucun respect pour des gens qui en manquent envers les équipes qui travaillent comme des fous pour une poignée de change en retour. Un très grand manque de jugement qui aura de lourdes conséquences sur ce sport qui est très dur à maintenir. Si l’équipe de direction prend ce genre de décision, je me demande où tout s’en va. »

Kent Henderson, multiple champion de la classe Hydro 350 et pilote-propriétaire du « Team Toban » H-519, a pour sa part demandé une plus grande transparence des dirigeants de la HRL, notamment de connaître l’identité des personnes ayant voté au sein du comité qui s’est penché sur l’appel de Nicolas Rousse. « Est-ce qu’on saura un jour qui a voté et comment ils ont voté. La transparence est impérative. »

À propos du message livré par Martin Rochon, Kent Henderson a commenté : « Great words (excellents mots) Martin. Nous sommes tous des adultes, il faut se le rappeler. Un précédent a été créé, donc espérons qu’ils (HRL) conserveront le règlement boiteux. Aussi idiot que cela puisse paraître, ils avaient l’opportunité de reconnaître l’ambiguïté de règlement et ils ont décidé de ne pas le faire.

Suivant cet écrit de Kent Henderson, Mike Weber a mis son grain de sel : « J’ai pensé à cela aussi, Kent. S’ils changement le règlement avant la prochaine saison, ils vont en quelque sorte reconnaître qu’ils ont pris une mauvaise décision. »

Un amateur et entrepreneur en plomberie de la région, Stéphane Langevin, a exprimé sa déception concernant la disqualification de Nicolas Rousse, en plus de faire allusion à la décision des Régates de Valleyfield de ne pas compenser les détenteurs de billets du souper Rib Fest du jeudi 13 juillet dernier, qui a été annulé en raison d’une microrafale.

« Faire valoir ton point, c’est comme nous faire valoir notre point pour le souper cancellé. Ça ne donne rien, ils vont toujours avoir raison. »

Un autre fervent des régates, Jonathan Brodeur a fait le commentaire qui suit : « Bien triste, un sport qui court à sa perte, une direction peu capable de discernement. »

 

 

 

Le mouvement en ligne « Je supporte 225 » n’a pas été suffisant pour faire renverser la décision de la HRL de priver Nicolas Rousse de son championnat dans la classe Hydro 350. Le plaidoyer de Martin Rochon, représentant des coureurs, en faveur d’un retrait de la disqualification, n’a pas eu l’effet escompté.

(Photothèque)

Denis Bourbonnais

Journaliste

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