Traverser un océan pour honorer les soldats canadiens | VIVA MÉDIA Skip to main content

De jeunes Français âgés de 13 ans à 25 ans ont traversé plus de 5000 kilomètres pour honorer les soldats canadiens qui ont participé à la libération de la Normandie. Un devoir de mémoire qui est important pour la jeunesse normande.

Les jeunes Français de l’association Westlake Brothers Souvenir accompagnés de Bernard Doutre (à gauche) et de leur président Christophe Collet (à droite).

Crédit photo: Noémie Florence Faubert

Le 21 juillet dernier, 21 Français de l’association Westlake Brothers Souvenir étaient de passage à Beauharnois au parc Sauvé pour faire la lecture de noms et prénoms de soldats canadiens morts au combat. À la fin de leur séjour, ils auront fait 18 cérémonies en 25 jours, dont 6 lectures de 47 000 noms.

« Tous les Normands de la génération de mes parents ont une histoire à raconter sur la libération de la Normandie, a souligné Christophe Collet, président et cocréateur de l’association, en mettant une lumière sur le respect immense qu’ils ont pour les Canadiens. Historiquement, il y a un amour immodéré pour le Canada ».

La jeunesse française et le devoir de mémoire

L’association a pour objet de faire la promotion du devoir de mémoire pour les soldats canadiens de la Seconde Guerre mondiale, principalement ceux qui ont combattu dans la bataille de Normandie qui s’est déroulée du 6 juin au 21 août 1944. L’armée canadienne a joué un rôle décisif dans la victoire contre l’occupation nazie, plus précisément les marins, soldats et aviateurs canadiens lors de l’opération Overlord.

Westlake Brothers Souvenir réunit la jeunesse française qui cherche à honorer ceux qui ont libéré la Normandie. Chaque année, M. Collet dénombre approximativement 60 à 70 jeunes qui s’impliquent dans ce devoir de mémoire. Ils prennent intégralement en charge les événements commémoratifs de l’association. Les activités se déploient de plusieurs façons : cérémonies d’hommage, lectures de noms, des marches commémoratives et campagnes de sensibilisation dans des écoles.

Se souvenir de ceux qui ont sauvé un pays qui n’est pas le leur

Mais pourquoi s’impliquer ? Parce que « les Canadiens ont traversé l’océan pour libérer leurs deux mères patries ». Rappelons que le Canada était une armée constituée de volontaires.

Charlotte Girard, 25 ans et vice-présidente de l’association Westlake Brothers Souvenir, s’implique depuis 2015. Pour elle, le devoir de mémoire est important. « On prend conscience que des personnes ont sacrifié leur vie et leur jeunesse pour libérer un pays qui n’est pas le leur. J’ai eu la chance de rencontrer des vétérans et échanger avec eux. À partir du moment où on a tissé des liens, on est obligé de continuer », a-t-elle souligné.

L’importance de l’association est de ne pas glorifier le soldat ou le régiment, mais de rendre « hommage aux hommes et aux femmes sous l’uniforme ».

Pour Meissane, âgée de 13 ans, il va de soi de s’impliquer dans une association de ce type. « L’idée est de ne pas oublier les personnes qui se sont sacrifiées pour libérer la France », a-t-elle expliqué.

Westlake Brothers Souvenir n’a pas seulement rejoint émotionnellement des Normands et Normandes. En effet, Gabriella Phoenix, une adolescente vivant à London, représente l’association lors de certaines lectures au Canada. « C’est vraiment important pour moi parce que toute ma famille fait partie de ça », a-t-elle expliqué.

L’importance de se souvenir d’eux

« Leurs prénoms et leurs noms sont tout ce qu’il reste. De savoir qu’ils vont le lire dans leur pays est une prémisse », a souligné Bernard Doutre ému. Son père était dans l’armée de la légion à Beauharnois. Pour lui, cette cérémonie représente quelque chose d’important. « C’est un lien sentimental et familial », a-t-il poursuivi.

Il y a quelques années, M. Doutre a lu un message qui l’a particulièrement touché : « si on les oublie, ils vont mourir une seconde fois ». L’objectif de l’association permet donc de se souvenir des soldats et d’honorer leurs noms.

Un dernier voyage au Canada

Lors d’un voyage scolaire en 2006 avec Christophe Collet, des jeunes ont fait face à 12 vétérans. Au retour en France, il a voulu créer une association afin d’honorer les soldats canadiens. Depuis, il est venu 5 fois au Canada, dont trois fois à Beauharnois.

Le 30 juillet prochain, au parc Westlake en Ontario, marquera la dernière cérémonie du séjour et de l’association au Canada. En effet, Christophe Collet ne reviendra pas faire des cérémonies pour des raisons diverses.

Bernard Doutre avec une photo de son père qui a été instructeur au Canada lors de la Seconde Guerre mondiale.

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