Inondations et santé mentale : quelques conseils | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le mouvement santé mentale Québec propose quelques pistes pour aider les sinistrés. Ci-dessous leur communiqué.

Vivre des inondations, la peur, les pertes, les deuils multiples, les déménagements ponctuels ou définitifs sont des épreuves qui bouleversent des vies et qui peuvent fragiliser notre santé mentale. Pour le Mouvement Santé mentale Québec, qui a comme mission de créer, développer et renforcer la santé mentale, il est important de faire connaître des astuces individuelles et collectives pour favoriser la résilience des personnes sinistrées.

Lors de tels événements, il est normal que la détresse, le manque de sommeil et des émotions moins agréables soient au rendez-vous. Dans une société où l’on parle de la tyrannie du bonheur, il peut sembler plus difficile de souffrir. Dans une société de performance, on peut avoir l’impression qu’il faudra aller mieux rapidement. Mais les sentiments de perte, de tristesse peuvent durer.

Comment protéger sa santé mentale dans tout ça ?

Reconnaître ses émotions même quand elles sont souffrantes. Vivre de la peur, de la peine, de la colère, de la reconnaissance c’est normal.
Se confier à quelqu’un est une des meilleures façons de se rétablir.
Prendre appui sur ses compétences, connaissances et ressources accumulées au fil des ans, ça fait du bien !
Accepter de l’aide, s’accorder des moments de répit et prendre du repos.
Faire une chose que vous aimez dès que vous le pouvez, ça détend !
Maintenir des liens pour agir, parler, être réconforté-e, ils sont fondamentaux.
Oser explorer différentes pistes de solutions avec le voisinage, les personnes expertes, la famille, les ami-e-s. pour surmonter les obstacles.
Faire le point sur vos priorités, surtout quand on a l’impression que tout est une priorité. On peut faire qu’une chose à la fois, mais plusieurs dans une journée.
Trouver quelles sont les ressources sociales, psychologiques et communautaires de votre région.
S’informer, mais sans vous surexposer aux bulletins de nouvelles répétitifs.

Soyez attentif aux symptômes

Dans une telle période de stress, l’adrénaline est au rendez-vous pour assurer la survie. Elle permet de faire face à la perte de contrôle, à l’imprévisibilité et à la nouveauté. Le niveau de stress peut être très élevé. C’est un mécanisme de défense naturel. Les symptômes liés à l’adrénaline devraient s’atténuer après quelques semaines, à la fin des inondations.

S’ils persistent et vous empêchent de fonctionner normalement, nous vous invitons à consulter un-e médecin, une personne intervenante psychosociale ou un groupe communautaire. Portez attention aux signes suivants : maux de tête, douleurs au dos ou à l’estomac, problème de sommeil, importante perte d’intérêt pour les activités professionnelles, sociales et familiales, sentiment de culpabilité ou d’échec, difficulté à se concentrer, difficulté à prendre des décisions, pensées suicidaires, sentiment d’alerte depuis des semaines, flash-back, rêves récurrents traumatisants.

Assurez-vous de rester accompagné d’une personne de confiance qui saura vous écouter.

Tous ensemble on peut contribuer à la résilience

La recherche de l’équilibre implique d’utiliser ses forces et celles de la communauté. Selon Renée Ouimet, directrice du Mouvement Santé mentale Québec, « nous pouvons tous contribuer à notre manière en donnant, en offrant de l’hébergement ou en contribuant sur le terrain. Mais il faut aussi penser collectivement. Si les compagnies d’assurance engagent plus de personnel pour répondre rapidement aux demandes d’indemnisation, on réduira le stress chronique. Si le gouvernement met en place des ressources pour régler efficacement les dossiers des sinistrés, on réduira la souffrance. Si des forces collectives s’allient pour trouver des logements de qualité on répondra à un besoin de base qu’est la sécurité. Si on donne accès à des soins de santé ou un suivi psychologique rapidement on réduira les impacts physiques et psychologiques à long terme. Si les entrepreneurs font de justes prix et demeurent bienveillants, la confiance sera au rendez-vous. Si en tant que proche on continue d’être présent-e-s, des semaines et des mois après les inondations, au moment où l’on doit reconstruire sa vie, sa confiance, ses finances, où l’on doit encore pouvoir se confier, ça créera du sens. »

« La résilience c’est la capacité de s’adapter, de résister activement, de se plier sans se casser ou de rebondir et récupérer. » Karatsoreos, Ilia N., dans JUSTER, Robert-Paul. « Des neurones stressés aux quartiers résilients », MammouthMagazine, no 13, été 2013, p. 6.

Nicola Di Narzo

Journaliste

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