Les risques de revivre des inondations au printemps sont bien réels | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le niveau d’eau du lac Ontario est plus élevé qu’à pareille date l’année dernière. Alors qu’il est désormais acquis que le débit au lac Ontario sera élevé tout l’hiver afin de permettre d’emmagasiner de l’eau au printemps, c’est la rivière des Outaouais qui recevra une quantité importante d’eau dans quelques mois.

En ce moment, le niveau du lac Ontario est très élevé ( 75.00 ), Il est similaire au plus haut niveau à avoir été enregistré, soit celui de 1946 ( 75.16 ). Lors de la fonte des neiges le printemps prochain, c’est une quantité importante d’eau qui se versera dans le lac Ontario. Bien que des bassins de rétention ont été construits afin d’éviter des inondations importantes, il n’en demeure pas moins que les années 2017 et 2019 sont encore fraiches dans la mémoire collective.

Acteur important lors des derniers événements qui ont touché plusieurs municipalités et villes dans la région, la MRC de Vaudreuil-Soulanges est bien au fait de la situation. D’ailleurs, le préfet de la MRC et maire de Rivière-Beaudette, Patrick Bousez, indique que jusqu’à tout récemment, le niveau d’eau du lac Ontario était encore à son seuil inondable.

M. Bousez ne veut pas se faire alarmiste. Selon lui, les chutes de neige anémiques jusqu’à présent peuvent faire une grande différence. « Lorsque la neige fond, c’est à ce moment que l’eau arrive. En ce moment, il n’y a à peine 12 pouces de neige dans le Nord alors que les années précédentes, il pouvait y en avoir environ 4 à 5 pieds à la même date. »

55 000 kilomètres carrés

Le bassin versant de la rivière des Outaouais récolte annuellement 55 000 km carrés d’eau au printemps. Hydro-Québec parvient à contrôler 40 % de l’eau avec ses barrages, mais pour ce qui est du 60 % restant c’est la nature qui doit l’absorber.

« Nous avons beau dire ce que nous voulons, mais Hydro-Québec ne contrôle pas l’ensemble du débit des eaux, fait savoir Patrick Bousez. Le reste c’est la nature. C’est incontrôlable. Avec ce que nous voyons en ce moment, il pleut en janvier. Ce sont des phénomènes que nous ne voyions pas avant. Il y a déjà eu des inondations dans les années 70 à Rigaud. Mais maintenant, on voit que la fréquence est plus élevée. Ça, c’est inquiétant. C’est là qu’il faut tenir compte des changements climatiques. »

Patrick Bousez, maire de Rivière-Beaudette et préfet de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, informe qu’une rencontre avec le ministère de la Sécurité publique aura lieu en février prochain. (Photo Steve Sauvé)

Advenant que les scénarios de 2017 et 2019 se reproduisent, la MRC de Vaudreuil-Soulanges sera prête. « Nous avons vécu des inondations en 2017 et 2019, dit Patrick Bousez. Que ce soit au ministère ou ici sur le terrain, les gens sont prêts. Notre cellule de crise est à jour. Là où j’ai une crainte, et c’est une perspective personnelle, ma crainte est que si nous avons des inondations au printemps, ça sera de trouver des bénévoles. »

Désormais, la MRC préfère avoir en tête que des inondations peuvent survenir chaque année. « On veut éviter de devoir revivre cela, mais est-ce que l’on risque de revivre cela dans le futur, absolument », souligne le préfet Bousez.

Les imprévisibles

Difficile de prévoir l’avenir. La quantité des précipitations reçues sera un facteur important lors de la fonte des neiges. « En ce moment, il n’y a pratiquement rien au sol mais il n’y a rien qui dit que nous n’aurons pas 4 ou 5 tempêtes d’ici la fin de l’hiver, indique M. Bousez. Une chose est certaine. Nous avons une rencontre avec rencontre avec le ministère de la Sécurité publique le 19 février prochain à Saint-Jean-sur-le-Richelieu. À ce moment, nous aurons déjà un meilleur portrait du couvert de glace. »

Steve Sauvé

Journaliste

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