La maquette du Port-Soulanges refait surface… et les espoirs aussi! | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le 29 novembre 2018 a eu lieu le dévoilement de la maquette du Port-Soulanges. L’événement qui s’est déroulé lors d’un 5 à 7, organisé par la municipalité de Saint-Zotique, a certainement déterré de vieux espoirs.

Ce projet du Port-Soulanges qui a marqué les gens de la région refait surface. Cette fois, désirant honorer l’œuvre architecturale, c’est M. Yvan Préfontaine qui fait renaître de ses cendres ce Titanic régional.

Rappelons que ce projet était né d’un désir des municipalités environnantes de dynamiser le canal de Soulanges considéré patrimonial. Un projet colossal et ambitieux qui n’a jamais vu le jour et dont le conseil d’administration s’est dissous en 2009 après des dépenses considérables. Les chiffres officiels révèlent des dépenses de plus de 10 millions de dollars en 10 ans.

De ce projet gigantesque qui a meublé l’imaginaire des gens de la région, il ne reste que la maquette. L’ayant récupéré des locaux de la municipalité de Coteau-du-Lac, M. Préfontaine l’a rafraîchie et léguée, cette fois, à la municipalité de Saint-Zotique.
Présents pour l’événement, le maire de Saint-Zotique, Yvon Chiasson, ainsi que les différents conseillers municipaux. De plus, Robert Sauvé, ancien président de la régie pour le projet du Port-Soulanges ainsi qu’Albert Daoust, ancien directeur général de la même régie. L’instigateur de la réintroduction de la maquette, Yvan Préfontaine, ainsi que Mme Lyne Cadieux, directrice de la Bibliothèque municipale étaient aussi présents.

Un rappel historique

Lors de l’événement, M. Sauvé et M. Daoust manifestaient encore clairement leur désir de voir ce poupon prendre vie. Leurs discours étaient un medley de nostalgie, de déceptions et d’espoir renouvelés.

« À l’époque, il s’agissait d’un projet de 185 000 000 $. Aujourd’hui, ce serait probablement le double. Cependant, il est encore réalisable. Tout canal, pour être rentable, doit avoir une grande portion d’immobilier. Mais il est clair que le gouvernement doit investir et seulement ensuite le privé. Plusieurs lacs réussissent. Pourquoi pas nous? Le comité de l’époque était allé à Cannes pour présenter la maquette et ils avaient gagné le premier prix lors de la présentation. Pour certains investisseurs présents, lors de cette exhibition, il s’agissait même d’un projet trop petit » dit, M. Sauvé.

« Utopisme, misérabilisme ou visionnaire? » C’est ainsi que M. Daoust commençait son allocution. « Tout avait été fait! Les études en génie, architecture, viabilité, protection des milieux villageois, recherches d’investisseurs, etc. Résultat? Le canal est en bonnes conditions et le projet est donc réalisable. À l’époque nous avions rencontré des ministres, dont M. Landry et M. Bouchard, ainsi que des représentants des différents ministères (Tourisme Québec, transport Québec, tourisme Québec, parc Canada, etc.). Bernard Landry disait que la question, combien va coûter le projet est la plus stupide possible. La vraie question est combien ça va rapporter? Nous parlions de 23 km de développement et plus de 2200 emplois dans la région! » Dit M. Daoust.

Un projet ou une maquette?

Et donc la maquette reprend vie, avec son lot d’espoirs et de frustrations. Est-ce que ce geste va réveiller ce projet désormais endormi? Seul le temps pourra le dire. D’ici là, il vous est possible de voir la maquette, qui sera exposée en permanence, à la bibliothèque municipale de Saint-Zotique où Mme Cadieux envisage de nombreuses possibilités. Quant à M. Préfontaine, qui la cède avec émotion, il termine en disant : « C’était un petit bonheur que j’avais ramassé le long du canal », la voix tout aussi nostalgique que le défunt Leclerc.

Entre temps, le canal se désagrège. En chiffres, cela signifie plusieurs millions de dollars par année. « Le gouvernement devra investir pour sa conservation! Alors, pourquoi ne pas l’ouvrir? » Déclare M. Sauvé d’un dernier cri testamentaire.

Nicola Di Narzo

Journaliste

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