Gérald Sareault se retire après 35 ans à l’église de Saint-Lazare | VIVA MÉDIA Skip to main content

Bien qu’il semble évident qu’il faille tous un jour partir à la retraite, certains départs sont chargés d’émotions et plus difficiles que d’autres. C’est le cas pour le départ de l’abbé Gérald Sareault qui mettra fin à sa charge de curé à la fin de l’été 2019. Un départ difficile pour les paroissiens de la paroisse Saint-Joseph-de-Soulanges (regroupant les églises de Saint-Lazare et de Les Cèdres) autant que pour le curé lui-même qui se retire après plus de 40 ans de ministère.

Ordonné le 18 juin 1978, l’abbé Sareault n’avait rien du candidat traditionnel. D’abord formé en comptabilité, il travailla plus de 14 ans au sein d’une banque de la région. Cependant, à l’âge de 30 ans, il ressent l’appel pressant de faire un revirement de carrière.

« Mon père était très croyant et pratiquant, mais quand je lui ai dit que je voulais quitter la banque pour aller au séminaire et devenir prêtre, il était découragé, affirme Gérald. Il se demandait pourquoi je sentais le besoin de faire ça et s’inquiétait pour mon futur. Pour lui, j’allais mourir de faim. J’avais une bonne job à la banque… mon changement de carrière était insécurisant, mais je savais que c’était ce que je voulais. »

Dès son ordination presbytérale en 1978, il s’affaire à la tâche en tant que vicaire à l’église Saint-Jean-Baptiste de Dorion où il célébrera plus de 30 mariages pour sa première année d’ordination. Ensuite, il sera nommé aumônier à la Cité-des-Jeunes de Vaudreuil-Dorion et finalement curé à l’église de Saint-Lazare en 1984 où il restera jusqu’à ce jour pour un cumulatif de 35 ans. Pendant ces années en tant que curé de Saint-Lazare, il sera au cœur de la vie de la communauté en s’impliquant de différentes façons.

« J’ai toujours aimé aller dans les clubs sociaux et m’impliquer. Disons que je n’ai jamais été un moine, dit le curé en riant. Si j’avais voulu être un moine, je serais allé à Oka! Je me suis impliqué et j’ai aimé les gens. Mon modèle a toujours été le curé d’Ars, un modèle de présence concrète. Je n’ai jamais été un intellectuel, j’ai voulu être présent. »

Ces implications lui vaudront de collaborer à la fondation de La Source avec Gaëtan Prévost et Manon Leroux dans laquelle il s’impliquera pendant de nombreuses années ainsi que dans de nombreux clubs sociaux de la région. De plus, dans le cadre des fusions paroissiales il acceptera généreusement d’assumer la charge pastorale de l’église Saint-Joseph des Cèdres à partir de 2004.

« J’ai été heureux comme prêtre, ajoute le curé. J’ai vécu la joie et la peine des gens à travers les baptêmes, mariages et funérailles. J’ai aimé les gens et je sais qu’en retour les gens m’ont aimé. Je dis cela sans prétention! C’est certain que parfois nous pouvons blesser des gens puisque nous sommes liés à des obligations et à des règles, mais ce n’est jamais notre intention de blesser. »

Et tout en continuant de partager sur ses expériences positives et négatives, le retraitant prend soudainement un air sérieux et plongé dans ses souvenirs et dans un amour évident pour ses parents, il s’émeut vivement en ajoutant : « De mon côté, je n’ai jamais gardé rancune – retenant ses sanglots, il continue – mes parents me disaient que je n’avais pas de cœur parce que je pardonnais trop facilement. »

S’il prend sa retraite ce n’est donc pas par manque de conviction ou parce qu’il souffre dans son ministère, mais plutôt parce que la tâche administrative devient de plus en plus lourde à porter et le stress qui y est relié beaucoup trop accablant.

Cela dit, les souffrances n’ont pas manqué au fil des ans, mais le plus difficile pour l’abbé Gérald fut la solitude reliée au fait d’être prêtre… une solitude qu’il a apprivoisée avec le temps. Bien qu’il ait fait la paix avec bien des choses dans sa propre vie, comme dans son ministère et dans l’Église, il rêve de plus.

« J’ai appris à assumer mes choix, conclut le curé. Cependant, je suis terriblement attristé chaque fois que j’entends parler d’un nouveau scandale! Les gens vont facilement généraliser et nous voir tous comme des pédophiles par exemple. Je trouve ça difficile et triste. Je rêve de voir l’Église s’ouvrir, de la voir s’adapter aux changements du monde et de la société tout en s’ouvrant à de nouvelles possibilités pour les femmes par exemple. Me semble que c’est ça une Église en mouvement et en sortie comme le dit si bien le pape François. C’est dommage de voir les choses s’effriter. Les gens craignent pour le futur. L’avenir semble incertain, mais il ne faut surtout pas laisser le bateau. »

Soulignons aussi la retraite de Margot Cadieux, agente de pastorale qui termine après 30 ans de dévouement et de travail remarquable auprès des jeunes de Saint-Lazare.

Le dimanche 23 juin à 10 h aura lieu une Messe Country pour souligner le départ de l’abbé Gérald Sareault. Les chants débuteront dès 9 h dans l’église de Saint-Lazare. Apportez vos chapeaux!

Nicola Di Narzo

Journaliste

Un commentaire

  • Yolande parent dit :

    Bonne retraite, fidèle serviteur de l’Église, tu as été bon et fidèle… Que le Seigneur te bénisse au centuple pour ta mission de 40 ans et qu’il te donne à la retraite, autant de bonheur que tu en as eu dans ton ministère. Profite d’une retraite sereine et remplie de nouveaux projets. Yolande Parent, paroisse Saint-François-sur-le-Lac.

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