Accident de motoneige : imprudence et témérité | VIVA MÉDIA Skip to main content

Depuis quelque temps, les accidents en motoneige s’additionnent au Québec. Bien que la vitesse soit régulièrement pointée du doigt comme étant le principal facteur de responsabilité, Stéphane Morin, responsable de la sécurité pour le Club de motoneigistes Harfang des neiges de Vaudreuil-Soulanges et patrouilleur pour la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, parle de témérité.

En entrée de jeu, M. Morin explique qu’il y a deux types d’accidents en motoneige. Ceux qui se produisent sur les sentiers balisés et ceux qui peuvent survenir un peu partout dans la belle province.

« Si un motoneigiste reste dans les sentiers, notre loisir est très sécuritaire, explique Stéphane Morin. Je vais donner un exemple simple. Si un motoneigiste arrive à un cours d’eau et que les balises ne sont pas installées, il est mieux de ne pas s’aventurer. Les accidents ne sont pas fréquents sur les sentiers qui sont balisés justement parce que tout est mis en place pour assurer la sécurité. »

Dans les sentiers balisés, la vitesse limite est de 70 km/h. Cependant, dans les zones urbaines, la vitesse maximale est abaissée à 30 km/h. « Dans plusieurs municipalités, nous passons à proximité des résidences, confirme M. Morin. En motoneige, nous devons respecter la Loi sur les véhicules hors route. Il est stipulé qu’un conducteur doit être âgé minimalement de 16 ans. De plus, il faut savoir qu’à certains endroits, les motoneigistes doivent traverser une rue donc, à ce moment, le conducteur doit être titulaire d’un permis de conduire. »

Échappement modifié

L’une des plus grosses problématiques entourant la pratique de la motoneige est au niveau des systèmes d’échappements. Plusieurs motoneigistes modifient volontairement leur motoneige afin que celle-ci soit plus bruyante.

« C’est illégal, mentionne le patrouilleur. Nous recevons plusieurs plaintes en lien avec cette problématique. Une motoneige avec un système d’échappement modifié, ça s’entend à facilement un kilomètre. C’est une nuisance sonore. Par chance, les motoneigistes qui ont recours à cette modification représentent uniquement 1 % du lot. Lorsque nous intervenons pour ce genre de situation, ça peut aller jusqu’au remorquage de la motoneige. »

Prévention

Stéphane Morin ainsi que les autres dirigeants du Club de motoneigistes Harfang des neiges de Vaudreuil-Soulanges consacrent des centaines d’heures à entretenir les pistes, à faire de la prévention, à répondre aux questions des gens qu’ils rencontrent dans les sentiers et plusieurs autres tâches reliées au bon fonctionnement du club.

Il ne faut pas croire que l’aspect financier est au rendez-vous. « Nous sommes tous des bénévoles. Nous faisons cela par passion. Les patrouilleurs ne sont pas là pour l’argent. D’ailleurs, nous ne faisons pas de répression. C’est vraiment la prévention qui est au cœur de notre travail. »

3 milliards

Dans le Suroît, l’industrie de la motoneige se porte bien. Uniquement pour le Club de motoneigistes Harfang des neiges de Vaudreuil-Soulanges, on y compte 750 membres. « Au Québec, les retombées économiques sont de l’ordre de 3 milliards par année. Ce n’est pas nécessairement un loisir qui est accessible à tous. Une motoneige neuve coute entre 15 000 et 20 000 $. Il faut ajouter à cela l’équipement nécessaire. Par chance, une fois que tout est acheté, c’est bon pour très longtemps. »

Steve Sauvé

Journaliste

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