Textos de photos osées : un adolescent lance un cri du coeur | VIVA MÉDIA Skip to main content

Un adolescent de 16 ans, désormais aux prises avec d’importants ennuis judiciaires, tient à mettre en garde ses semblables sur l’illégalité que représente le fait de solliciter ou d’échanger des photos nues avec d’autres adolescents.

Jean-Christophe fait face à plusieurs chefs d’accusation. (Photo Steve Sauvé)

Jean-Christophe (nom fictif) n’a pas l’air d’un criminel. Loin des images souvent véhiculées afin de représenter un adolescent rebelle, il excelle en classe. Ses résultats scolaires lui permettent même de rêver d’une carrière de pilote d’avion dans les Forces armées canadienne. Du moins, c’est ce qu’il souhaite comme carrière. Toutefois, un geste posé il y a deux ans pourrait faire en sorte que sa carrière de pilote et de militaire soit remplacée par une inscription au Registre des délinquants sexuels.

Lorsqu’il avait 14 ans, Jean-Christophe et une adolescente qu’il fréquentait se sont échangés par messagerie cellulaire, des photos osées. Par la suite, Jean-Christophe a récidivé avec d’autres adolescentes de son âge. « Moi aussi j’en ai envoyé, confirme-t-il. Disons que c’est assez fréquent que des adolescents agissent de même. Mais, je n’ai jamais forcé personne et il n’y a jamais eu personne qui m’a forcé à envoyer des photos. »

Jean-Christophe était loin de se douter que sa vie allait chambouler. À la suite d’une journée de sensibilisation à l’école, la première adolescente a souligné aux policiers qu’elle avait envoyé des photos osées d’elle à Jean-Christophe. « Elle a dit que je l’avais obligé, mais ce n’est pas vrai. Par la suite, d’autres filles se sont mises ensemble et elles ont avoué qu’elles m’avaient envoyé des photos. Lorsque les policiers m’ont arrêté, ils ont découvert les photos d’une des filles dans mon cellulaire. »

Arrêté pour de nombreux chefs d’accusation, dont leurre, distribution de pornographie juvénile, possession de pornographie juvénile et d’avoir rendu accessible de la pornographie juvénile, Jean-Christophe veut sensibiliser les autres adolescents sur l’importance de ne pas envoyer de telles photos, et ce, même à son ami de cœur.

« Sérieusement, je ne savais même pas que c’était illégal jusqu’à ce que je me fasse arrêter, indique l’adolescent qui commencera en septembre prochain sa dernière année au secondaire. Lorsque j’échangeais les photos, je ne pensais pas aux conséquences possibles. Beaucoup de jeunes de mon âge le font. Des adultes aussi. Là, mon avenir est grandement hypothéqué. Je souhaite que les adolescents connaissent mon histoire. Cela peut faire une différence. Présentement, les adolescents le font, car c’est un genre de mode. La nudité est très facile d’accès. »

Jean-Christophe tente de rester serein même si son avenir risque d’aller dans un sens qu’il n’avait pas prévu. « Mon avocate tente de convaincre la Cour de me faire bénéficier d’une absolution inconditionnelle. Si je reçois une sentence, et ce même si je suis mineur, j’ai appris que mon nom sera inscrit au Registre des délinquants sexuels. Je ne pourrai donc pas séjourner dans plusieurs pays. Je devrai oublier ma carrière de militaire et de pilote. Si je pouvais revenir dans le passé, je le ferais, mais c’est impossible. Ce que je peux faire en ce moment est de sensibiliser les jeunes à ne pas faire ce que j’ai fait. Si je peux donner des conseils, c’est de dire aux filles de se faire confiance et surtout de ne pas envoyer de photos d’elles. Elles n’ont pas besoin de faire cela pour attirer l’attention. »

Jean-Christophe était accompagné de sa mère lorsqu’il a livré son témoignage. Pour la dame, il est indéniable que les adolescents et même les parents devraient être plus sensibilisés. « Les jeunes sont peu informés sur les impacts possibles à l’échange de photos osées, laisse savoir la mère. Je crois qu’il faut faire confiance à nos enfants, mais je sais maintenant qu’il est important de poser des questions. Ce que j’ai encore de la difficulté à m’expliquer est le fait que mon fils pourrait avoir une relation sexuelle consentante avec une adolescente de son âge sans problème, mais que s’il y a un échange de photos, il peut être accusé. »

Steve Sauvé

Journaliste

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