Le meurtrier de la carrière de Rigaud voit l’appel de sa condamnation être rejeté | VIVA MÉDIA Skip to main content

John Boulachanis devenu désormais Jamie Boulachanis vient de voir les trois juges de la Cour d’appel du Québec rejeter sa requête pour obtenir un nouveau procès en lien avec le meurtre de Robert Tanguay commis le 9 août 1997 à Rigaud.

Jamie Boulachanis purgera une peine de 25 ans de détention. Son appel est rejeté.  (Photothèque)

Reconnu coupable de meurtre au premier degré, le 17 décembre 2016, par un jury composé de six hommes et six femmes, Boulachanis tente depuis son arrestation de se défiler de la justice et par la même occasion d’éviter de devoir passer les 25 prochaines années derrière les barreaux.

Dans un premier temps, le meurtrier a tenté de faire annuler son procès en invoquant le délai entre son arrestation et son procès. John Boulachanis a été interpellé à la Cour du Québec le 15 septembre 2011, et son procès devant la Cour supérieure a commencé cinq ans plus tard, le 14 septembre 2016. Il a soutenu que la principale cause du retard prétendument déraisonnable était l’échec du ministère public de respecter sans délai son obligation de divulguer les éléments de preuve retenus contre lui, ce qui, selon lui, était d’autant plus surprenant que la procédure impliquant les autres individus accusés du meurtre de M. Tanguay avait déjà eu lieu.

Dans la nouvelle requête, l’avocat de John Boulachanis prétend que c’est dans les instructions que le juge a données aux membres du jury lors de la fin du procès qu’il y a eu faute. Au cours des discussions entre l’avocat et le juge du procès avant de remettre des instructions au jury, l’avocat de M. Boulachanis a soutenu que les seuls verdicts possibles à ouvrir étaient l’acquittement ou la déclaration de culpabilité de meurtre au premier degré.

Après avoir entendu l’avocat, le juge du procès a décidé d’ouvrir d’éventuels verdicts de culpabilité de meurtre au premier degré en vertu de tous les paragraphes de l’art. 21 John Boulachanis a renouvelé en appel son argument selon lequel les seuls verdicts que le juge du procès aurait dû laisser au jury étaient coupables ou non coupables de meurtre au premier degré. À cet égard, son avocat fait valoir qu’au procès, la thèse du ministère public était que M. Boulachanis a tiré l’arme qui a tué M. Tanguay, ce qui signifie tout simplement qu’il n’aurait pas pu se faire aider ou encourager.

Dans la décision de rejet, les trois juges de la Cour d’appel en viennent à la décision qu’il existe des preuves irréfutables de la participation de M. Boulachanis à la préparation et à la commission du meurtre de M. Tanguay avec ses complices.

« Cette confusion, si c’est ce qu’elle est, explique adéquatement la nécessité pour le juge du procès d’avoir prudemment donné des directives au jury conformément aux alinéas 21 (1) b) et c) Ce moyen d’appel est donc rejeté », peut-on lire à la conclusion d’un jugement de 32 pages signé par l’honorable juge Allan R. Hilton.

Un meurtre et un procès

Le 9 août 1997, Robert Tanguay, qui fait alors partie du même réseau de vol d’autos que Boulachanis est conduit dans une sablière de Rigaud sous un faux motif. L’homme de 32 ans est abattu et enterré dans la fosse que ses complices du réseau ont creusée préalablement pour l’y ensevelir. John Boulachanis ainsi que deux autres individus croyaient que Robert Tanguay était sur le point de révéler ces activités illégales aux autorités policières. Les ossements de la victime ont été découverts en 2001 par une famille qui s’adonnait à la marche.

À la suite de cette découverte, les policiers ont rouvert l’enquête et ils ont procédé à l’arrestation de deux individus. Toutefois, les policiers n’ont pas réussi à arrêter John Boulachanis puisque ce dernier était alors en fuite aux États-Unis.

Pour un crime commis à Rigaud, le procès aurait dû se dérouler au palais de justice de Valleyfield. Cependant, comme John Boulachanis représentait un risque important d’évasion, son procès s’est plutôt tenu au Centre des services judiciaires Gouin, un endroit ultrasécurisé, adjacent au centre de détention de Bordeaux.

Fait étonnant, lors d’un premier passage à la Cour alors que la procédure se passait au palais de justice de Valleyfield, John Boulachanis est parvenu à s’extirper du fourgon cellulaire dans lequel il prenait place après avoir forcé une fenêtre à l’aide de lames de scie à métaux dissimulées dans son rectum et à se défaire de ses chaînes grâce à une clé de menottes cachée dans ses bas.

Il devient elle

En avril 2019, John Boulachanis a été transféré dans un pénitencier où les détenues sont des femmes puisqu’il a entamé une transition de genre.
« Même si le transfert de Mme Boulachanis dans un établissement pour femmes entraînera des inconvénients pour le Service, je suis d’avis que ces inconvénients ne sont pas suffisamment importants pour contrebalancer le préjudice que subit Mme Boulachanis en raison de la situation actuelle », explique le juge dans la décision autorisant le transfert.

Steve Sauvé

Journaliste

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