Emprisonné à la suite d’une erreur sur la personne | VIVA MÉDIA Skip to main content

Arrêté, menotté, interrogé et même envoyé à la prison de Bordeaux, Vincent Boyer vient de voir toutes les accusations auxquelles il faisait face être retirées. En fait, il a le malheur de porter le même nom et d’avoir la même date de naissance qu’un individu criminalisé recherché.

Vincent Boyer a été arrêté et même envoyé à la prison de Bordeaux. Son crime: avoir le même nom et la même date de naissance qu’un homme recherché. (Photothèque)

L’homme de 28 ans qui habite à Coteau-de-Lac se souviendra toute sa vie de la situation rocambolesque qu’il a vécue.

« Les policiers se sont présentés à ma résidence, dit-il. Lorsque j’ai donné mon nom et ma date de naissance, ils ont voulu m’arrêter. J’ai tenté d’expliquer que je n’étais pas l’individu qu’ils recherchaient, mais ils ne voulaient rien entendre. Je me suis débattu. En plus de me dire que j’étais recherché pour 7 bris de conditions, ils m’ont alors accusé d’entrave et ils ont appliqué la loi P-38, car j’étais désorganisé. »

Les malheurs de Vincent Boyer ne se sont pas arrêtés là. Une fois au poste de police, les agents se seraient faits insistants. « J’avais beau expliquer que je n’avais rien fait, ils ne voulaient toujours rien savoir, confirme M. Boyer. Ils m’ont dit que j’allais comparaitre par vidéo devant un juge. À ce moment-là, j’ai essayé d’expliquer qu’il y avait erreur, mais le juge n’a pas voulu m’accorder la parole. Il m’a dit de parler avec mon avocat et que j’allais demeurer détenu. J’ai donc été transféré à la prison de Bordeaux pendant 3 jours avant de finalement pouvoir avoir une libération sous conditions après avoir engagé un avocat. »

Présent au palais de justice de Valleyfield le jeudi 23 janvier, Vincent Boyer a réussi à prendre la parole devant le juge Bertrand St-Arnaud. « Ce n’est pas la première fois que les policiers m’arrêtent en pensant que je suis le criminel qu’ils recherchent. Mais là, j’ai même été emprisonné. Pourtant, s’ils avaient simplement vérifié mes empreintes et celle de l’autre Vincent Boyer, ils auraient constaté leur erreur. »

« Dans le temps que j’étais avocat, je réussissais à avoir une compensation financière pour mes clients lorsqu’il y avait une erreur sur la personne, insiste le juge St-Arnaud. C’est très particulier. »

À la suite des vérifications qui ont été effectuées directement au palais de justice de Valleyfield, celles-ci ont démontré qu’il était bel et bien question d’une erreur sur la personne.

« J’ai vu la photo de l’individu qu’ils recherchent, dit Vincent Boyer. Il ne me ressemble même pas. Cet événement m’a fait vivre un stress immense. J’ai été détenu et l’arrestation ne s’est pas déroulée dans la joie. »

Vincent Boyer n’écarte pas la possibilité d’entamer une poursuite judiciaire en guise de dédommagement.

Steve Sauvé

Journaliste

Laisser un commentaire