Près de 72 heures se sont écoulées depuis la dernière fois où la petite Claire Bell, âgée de trois ans, a été vue. Selon les premiers éléments de l’enquête, sa mère aurait quitté son domicile de la rue Newman, dans l’arrondissement de LaSalle, vers 9 h 45 dimanche matin, à bord d’un Ford Escape gris. Elle était accompagnée de sa fille et de leur chien. La suite est nébuleuse, confuse et inquiétante.
Crédit photo : Mélanie Calvé
Vers 15 h 30 ce même jour, Rachel Ella Todd se serait présentée dans un commerce de Coteau-du-Lac, situé au 62 chemin Saint-Emmanuel. Pieds nus, les jambes marquées d’éraflures « comme si elle avait traversé un boisé et que des branches d’arbres l’avaient grafignée », a mentionné une source qui préfère ne pas être identifiée.
24 heures plus tard
Lundi après-midi, un chien correspondant à la description du chihuahua de Rachel Todd, a été retrouvé sans vie en bordure de l’autoroute 30, tout près de l’autoroute 20, à Vaudreuil-Dorion. « J’ai vu le chien, explique une femme qui souhaite conserver l’anonymat. Je roulais dans l’autre sens lorsque j’ai vu un policier déplacer le corps du chien. Il gisait tout près de la chaussée et le policier l’a déplacé un peu plus loin dans l’herbe. Il ne se trouvait pas dans le bois », mentionne un temoin, qui préfère garder l’anonymat.
Pendant ce temps, Rachel Ella Todd était interrogée par les enquêteurs. Selon nos informations, cette rencontre aurait duré plusieurs heures.
Accusation d’abandon d’enfant
Le mardi 17 juin, la mère de la fillette a comparu par visioconférence devant la Cour du palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield. Elle fait face à une accusation d’abandon d’enfant.
La Couronne s’est opposée à sa remise en liberté. Le juge a ordonné la tenue d’une nouvelle comparution, cette fois en personne, le mercredi 18 juin, dans le cadre d’une enquête pro forma.
Parallèlement, les recherches se sont intensifiées dans le secteur de Vaudreuil-Dorion, où un important dispositif policier a été déployé, notamment entre les jonctions des autoroutes 30 et 20. Des enquêteurs ont également visité plusieurs commerces situés à proximité, demandant aux responsables de vérifier leurs enregistrements de caméras de surveillance. Les autorités s’intéressent particulièrement aux images orientées en direction de l’autoroute, dans l’espoir de faire avancer l’enquête.
Une nouvelle zone de recherches
Vers 22 h, un convoi composé de nombreux effectifs a quitté le poste de commandement établi à Coteau-du-Lac. Un autobus transportant une équipe spécialisée a pris la route en direction de Rigaud. Des professionnels formés en recherche et sauvetage ont ensuite été déployés aux abords de l’autoroute 40, entre Rigaud et Pointe-Fortune. Répartis en petits groupes, ils ont minutieusement fouillé les accotements longeant l’autoroute à partir du km 16, et ce, d’ouest en est. Les recherches se sont poursuivies dans la nuit.
Et le père, lui ?
En ce qui concerne le père de Claire Bell, les informations obtenues jusqu’à présent indiquent qu’il ne serait aucunement impliqué dans la disparition de l’enfant. À ce stade de l’enquête, la seule personne d’intérêt demeure la mère.
Selon nos informations, le père et la mère auraient formé un couple durant plusieurs années et seraient séparés depuis quelques mois. D’ailleurs, selon ce qui a été rapporté par la journaliste Anne Marie Lecomte, le père aurait reconduit la fillette au domicile de la mère dimanche matin.
Claire, où es-tu ?
Malgré les heures qui passent et les efforts déployés, une question reste en suspens. Une question simple, terrible, essentielle : Claire, où es-tu ?
Cette tragédie n’est pas sans rappeler celle des sœurs Carpentier, survenue en 2020, où tout le Québec avait retenu son souffle pendant plusieurs jours, suspendu à l’espoir d’un dénouement heureux. Comme aujourd’hui, l’incompréhension était sur toutes les lèvres, le sentiment d’impuissance était insupportable et l’émotion collective était palpable.
Le drame des sœurs Carpentier plane sur l’affaire Claire Bell, ravivant les blessures d’un drame encore vif dans la mémoire collective. Mais rappelons-nous que l’enquête se poursuit, et tant qu’aucune conclusion n’est tirée, l’espoir aussi fragile soit-il, demeure.