Quand la politique se mêle du sport et de l’épanouissement d’un enfant | VIVA MÉDIA Skip to main content

Malgré un talent indéniable pour le hockey, Olivier Charron voit un obstacle important se dresser devant lui. Accepté au programme Sport-études des Grenadiers de Châteauguay, le préadolescent de Vaudreuil-Dorion voit le Centre de service scolaire des Trois-Lacs refuser d’accorder la dérogation nécessaire.

Olivier est né le 2 octobre. S’il avait vu le jour deux jours plus tôt, la situation n’existerait même pas. Cependant, comme il commencera sa 6e année en septembre prochain, sa famille doit obtenir une autorisation du CSSTL pour qu’il intègre le programme des Grenadiers de Châteauguay.

« C’est compliqué, dit la mère d’Olivier, Karine Léveillé. Il a une moyenne générale de 90 % à l’école et il performe au hockey. Pour lui, les deux vont ensemble. Il a été accepté pour le Pee-Wee AAA, mais là, je dois me battre pour que mon fils obtienne la dérogation, qui lui permettra d’aller en classe le matin et d’être sur la glace avec son équipe l’après-midi. »

Dans un premier temps, Mme Léveillé a communiqué avec l’école primaire que fréquente Olivier, soit l’école Brind’Amour à Vaudreuil-Dorion. La directrice lui a alors expliqué que ce genre de dérogation n’existait pas.

« Je lui ai moi-même mentionné que mon autre fils a eu droit à cette dérogation lorsqu’il était en 6e année. Donc, que cela existe. Que nous nous engagions à assurer son transport comme nous l’avons fait pour notre aîné, et que nous superviserons ses travaux scolaires à faire le soir. Cependant, c’est évident que s’il y avait des examens en après-midi, Olivier resterait à l’école. »

Olivier Charron pourrait devoir renoncer à jouer avec les Grenadiers pour une formalité administrative. (Photothèque)

Devant la réponse négative de l’école, Mme Léveillé a poussé sa démarche plus loin. Elle a même contacté le ministère de l’Éducation. C’est alors qu’elle a appris par courriel que le ministère ne souhaitait plus autoriser ce genre de démarche. Que le ministère juge que les élèves ont suffisamment manqué de jours d’école en raison de la Covid-19.

« J’ai écrit à Marie-Ève Gaudreau, l’attachée politique du ministre Roberge. Je lui ai demandé des explications, puisqu’il semble y avoir une nouvelle directive en provenance du ministère de l’Éducation refusant systématiquement le droit à des élèves de niveau primaire de pratiquer un sport d’excellence en format Sport-études. J’attends encore les réponses. Mme Gaudreau a demandé le code permanent de mon fils. Depuis je suis en attente. »

Un risque de manque de motivation

Il est évident qu’Olivier est déçu de la situation. En fait, ses excellentes notes sont en lien direct avec l’espoir qu’il avait de se joindre au programme scolaire des Grenadiers de Châteauguay. « Il sait qu’il est accepté, mais que pour le moment, ça ne fonctionne pas, dit la mère. Il ne veut pas vraiment être dans l’obligation de jouer dans une catégorie plus faible. Ça fait deux ans qu’il travaille fort pour intégrer ce programme. Si ça ne fonctionne pas, il sera détruit et ça sera l’enfer. »

Steve Sauvé

Journaliste

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