Quand un sourire peut cacher beaucoup de choses | VIVA MÉDIA Skip to main content

À 10 ans, Payton a tenté de s’enlever la vie. Elle ne se lavait plus, ne voulait plus sortir de son lit. Elle ne pouvait plus aller à l’école. Les tâches quotidiennes étaient devenues de grands défis pour elle.

Les signes d’anxiété de Payton ont commencé à montrer leur bout du nez du haut de ses 8 ans. Comme tout parent, sa mère Catherine se questionne : « elle n’a que 8 ans, de quoi est-elle anxieuse ? ». Deux ans plus tard, la douleur a atteint un sommet. Payton a dit à ses parents : « Je ne veux plus vivre, je veux mourir ».

L’histoire qui suit est celle d’une mère et de sa fille. Celle d’une mère qui a tout tenté pour trouver l’aide nécessaire pour que sa fille aille mieux. Celle d’une mère qui s’est cogné le nez sur beaucoup trop de portes. Celle d’une mère et sa fille qui heureusement sont aujourd’hui pleines d’espoir.

Minimiser la détresse d’un enfant

Après sa première tentative de suicide, Catherine a amené Payton au Children où elle a reçu un diagnostic d’anxiété, de dépression et d’anorexie. C’est notamment à partir de ce moment que les montagnes russes du système de santé ont commencé. Catherine a tout fait : appels à tous les services dans la région – Payton est trop jeune. Demande de voir un psychologue – Payton n’est pas assez malade. « Personne ne nous prenait au sérieux, personne ne comprenait à quel point elle était malade. Personne excepté sa psychologue », explique Catherine.

À force de gérer les délais du système, le cas de Payton s’est détérioré. Elle a commencé à se mutiler, elle était de plus en plus dépressive. Passer une journée à l’école était un défi. Elle faisait des crises de panique. Elle voulait mourir. Les visites à l’urgence de l’Hôpital pour enfants de Montréal étaient de plus en plus régulières.

Après quelques mois d’attente, le CLSC les a appelés. Payton a dû laisser tomber les thérapies avec sa psychologue au privé pour celles avec une travailleuse sociale du CLSC. Pourquoi ? Pour entrer dans le bassin du système public. Et une fois de plus, Payton a dû recommencer à zéro.

La détermination d’une mère

Plus d’une fois, les portes de ressources de la région se sont fermées devant Catherine impuissante. Personne n’a été capable de l’aider. Personne n’a voulu l’aider. Personne n’en avait les ressources. Payton n’a que 10 ans. « Elle ne cherche que l’attention ». « Elle est anxieuse de quoi ? ».

En mai 2021, Catherine a dû cesser de travailler pour pouvoir s’occuper de sa fille et d’elle-même puisqu’à travers ces montagnes russes, elle est tombée elle aussi.

Une lueur d’espoir

Catherine et Payton ont finalement vu la lumière au bout du tunnel. La jeune fille a été admise à un programme de l’Hôpital Juif qui combinait études et thérapies. « Ils l’ont sauvée, ils ont sauvé notre famille », insiste Catherine.

Depuis, Payton va beaucoup mieux. Elle est suivie par la psychiatre de l’Hôpital Juif ainsi que par son ancienne psychologue. Elle est outillée pour le reste de sa vie puisqu’elle devra vivre avec la dépression et l’anxiété pour toujours.

La douleur de Payton est toujours présente. Les défis le sont tout autant. Rien n’est parti, mais sa mère et elle ont maintenant de l’espoir puisqu’une main leur a finalement été tendue. Payton joue maintenant au rugby avec sa meilleure amie et est reconnaissante du support de son entourage. « La plupart des enfants qui ont besoin d’aide n’ont pas le support dont ils ont besoin. Heureusement, j’ai celui de ma mère », explique Payton qui soulignera sous peu son 13e anniversaire.

Un message à la société

Catherine demande d’être proactif, de parler de maladie mentale dans les écoles et d’aider les parents sur les moyens à employer pour aider leurs enfants.

« Il faut avoir les conversations difficiles avant d’être obligé de les avoir » : c’est le message de Catherine à la société. Elle aimerait tendre la main aux parents qui vivent ce qu’elle a vécu avec Payton. Tant de fois, elle sentait qu’elle allait échouer comme parent puisqu’elle n’était pas capable de trouver l’aide dont sa fille avait besoin. « Alors mon message aux parents est de ne pas abandonner et de tendre la main à d’autres parents », souligne-t-elle.

Payton quant à elle demande aux parents de comprendre leurs enfants, de les écouter et de les supporter.

Tendre la main aux enfants

« Si tu peux trouver la volonté de vivre, nous ferons en sorte qu’aucun autre enfant n’ait l’impression de ne pas être assez malade pour obtenir l’aide dont il a besoin ». C’est la promesse de Catherine à sa fille Payton si elle s’en sortait.

Pour tenir sa promesse, Catherine s’entraine en compagnie de deux amis en prévision d’un ultramarathon. Elle a mis sur pied le GoFundMe Paytons Promise pour soutenir les enfants et leurs parents qui n’ont pas l’aide du système. Son objectif est d’atteindre 25 000 $ puisqu’une séance de thérapie coûte 180 $. Au point culminant de ses douleurs intérieures, Payton devait consulter sa psychologue deux fois par semaine. Catherine veut que tous les enfants puissent recevoir l’aide que sa fille n’a pas eue facilement. Puisque, rappelons-le, un sourire peut cacher beaucoup de choses.

Un commentaire

  • diane seguin dit :

    je me demande ou aller pour avoir mon journal local: La voix régionale? À Rigaud au IGA et Métro, les boites oranges sont toujours vides, on ne plus lire les nouvelles de notre région, c est très dommage. Serait-ce possible de s inscrire pour le recevoir par la poste. Ce serait génial, c est ben **plate*** de ne plus le voir et l’avoir. Merci
    diane séguin….27 val des chênes, Vaudreui-dorion, J7V 0K2,qc…….450-458-7162……….merci beaucoup

Laisser un commentaire