Le 5 juin dernier, près de 400 convives, réunis au Château de Vaudreuil, ont vécu une véritable immersion dans les années 1920 lors du Gala annuel de la CCIVS, qui s’est déroulé sous le thème « Great Gatsby » et « Vol et Mystère ». Pour cette septième édition, le prestigieux prix « Reconnaissance » de l’ordre des bâtisseurs a été remis à Me Brigitte Brunet.
Crédit photo : L’Art de Capter
Sur scène, Me Brunet a livré un témoignage vibrant, retraçant l’origine inattendue de sa vocation. « Je viens d’une famille modeste, mais avec les valeurs à la bonne place », a-t-elle confié, évoquant son enfance à Pincourt, sur la 5e avenue.
Son père, employé dans le domaine de l’automobile, était un homme loyal et discret, entièrement dévoué à sa famille. « Il travaillait énormément, dormait peu », a-t-elle mentionnée.
Sa mère, quant à elle, faisait rayonner la maisonnée. Engagée dans sa communauté, elle cumulait les implications en éducation, en santé et en politique locale, tout en assumant son rôle de mère à temps plein. D’ailleurs, sa mère a été nommée bénévole de l’année à plusieurs reprises. »
C’est dans cet environnement riche en valeurs humaines que Brigitte Brunet et sa sœur ont grandi. Très tôt, elles ont compris que l’implication citoyenne n’était pas une option, mais un devoir naturel.
Et pourtant, rien ne prédestinait Brigitte Brunet à devenir avocate … jusqu’à l’été de ses 12 ans alors qu’un événement familial tragique a changé le cours de sa vie. Invitée à passer la semaine chez son grand-père maternel, elle se souvient d’un souper où ce dernier annonça avoir modifié son testament pour léguer ses biens à parts égales entre ses trois enfants. Le lendemain matin, elle découvrait son grand-père sans vie, victime d’une crise cardiaque.
Me Brunet a dû composer avec l’inimaginable : appeler les services d’urgence, communiquer en anglais avec les ambulanciers, prévenir ses parents, le tout dans un état de choc. Mais l’épreuve ne s’est pas arrêtée là. Le testament que son grand-père disait avoir modifié n’a jamais été retrouvé, et c’est le frère de sa mère qui a hérité de l’ensemble des biens.
Dans les semaines qui ont suivi, elle a été profondément marquée par la douleur de sa mère, impuissante devant l’injustice. C’est à ce moment qu’une conviction s’est installée en elle, limpide et irréversible : elle deviendrait avocate, pour défendre ceux qu’elle aime et s’assurer que jamais plus sa famille n’aurait à traverser une telle épreuve sans recours.
Une promesse tenue
Dès ce moment, Brigitte Brunet se lance à corps perdu dans ses études. À 24 ans, elle devient avocate. Peu après son assermentation, elle est confrontée à une injustice bien réelle : la maison de ses parents, située sur la 5e avenue à Pincourt, subit des dommages importants à la suite de travaux municipaux. À moins de 25 ans, elle engage des procédures judiciaires contre la Ville, les ingénieurs et les assureurs. Elle obtient gain de cause. « Ma promesse a été respectée. Mes parents ont été indemnisés. Leur maison, réparée. »
Me Brunet est inspirante, son histoire l’est tout autant. Destin, persévérance, détermination et convictions profondes s’amalgament et font de cette professionnelle reconnue, tant par sa clientèle que par ses pairs, une bâtisseuse d’exception.
Un hommage partagé
Me Brunet a dédié ce prix à son entourage. « Ce prix, je ne le reçois pas seule. Il appartient à toutes les personnes qui m’ont accompagnée, encouragée, portée. À ma famille, à mes collègues, à ma communauté. »
Elle a également salué l’influence indélébile de sa mère, bénévole de cœur et directrice des finances de son cabinet pendant les dix dernières années de sa vie. « Même après son départ, elle continue de m’inspirer dans tout ce que je fais. »
Pour Me Brigitte Brunet, bâtir ne s’est jamais résumé à construire une carrière. C’est un engagement, un fil tendu entre les racines et l’avenir, tissé de justice, de loyauté et d’amour.