Le golf et le sport pour rester jeune à 89 ans | VIVA MÉDIA Skip to main content

Vous connaissez beaucoup de femmes âgées de 66 ans qui jouent au golf avec leur mère cinq jours par semaine et plus de 60 parties par été?

Rita Charette, âgée de 89 ans, est un phénomène de longévité. Elle joue au golf cinq fois par semaine avec sa fille, Marie-Andrée McSween, sur les allées du club de Valleyfield.

(Photo: Denis Bourbonnais – La Voix régionale)

Au Club de golf de Valleyfield, Marie-Andrée McSween et sa mère, Rita Charette, peuvent répondre dans l’affirmative à cette question. En début d’après-midi, au premier tertre de départ, on peut voir la retraitée du domaine financier s’avancer à pied avec son charriot à trois roues pendant que sa mère, qui a fêté son 89e anniversaire de naissance le 4 août dernier, attend patiemment dans sa voiturette de golf pour frapper la balle.

« C’est un privilège d’accompagner ma mère sur le terrain de golf », décrit Marie-Andrée, qui trouve quotidiennement une place dans son quatuor à celle qui lui a donné la vie. « La plupart des amis de maman ne sont plus là. Tant et aussi longtemps qu’elle continuera à jouer, je serai sur le terrain avec elle », assure l’ex-présidente de la Chambre de commerce de la région de Salaberry-de-Valleyfield.

Rita Charette a consacré les 30 premières années de sa vie adulte à faire grandir ses quatre enfants, Marie-Andrée, Guy, Lucie et Josée. Pendant 27 ans, la résidente du « Quartier Nord » a fait sa large part pour la Commission scolaire de Valleyfield en tant que commissaire et bénévole engagée. Or, c’est à travers son amour pour le sport que l’octogénaire a réussi à rester active et jeune de cœur.

Avant de s’adonner régulièrement au golf à partir de 1975, Mme Charette a soutenu notamment sa progéniture sur le terrain de baseball dans les Petites Ligues et elle a enseigné le ski alpin à ses petits-enfants sur les pentes du Mont Olympia. « Un certain week-end, nous étions quatre générations de skieurs de la famille au Mont-Tremblant », se rappelle la dame qui a été grand-mère à l’âge de 43 ans et qui compte aujourd’hui 9 petits-enfants ainsi que 14 arrières-petits-enfants.

« Hockey mom » pour son fils Guy, Rita Charette a toujours été présente au baseball alors que son mari, Gaétan « Ti-toune » McSween, était arbitre sur le losange en plus d’exercer un métier de barbier qui l’obligeait à couper les cheveux le samedi.

Golf et shuffleboard

Ces dernières années, le golf durant la saison estivale et le shuffleboard en hiver au Club de curling de Valleyfield sont demeurés ses activités de prédilection. Ambassadrice par excellence du Club de golf de Valleyfield à ses débuts et encore maintenant, Mme Charette a tout de même joué ses 4 premières années de golf à Saint-Anicet, de 1975 à 1979.

Des leçons de golf données en hiver par le jeune professionnel Daniel Santerre ont éventuellement amené Rita Charette à élire résidence pour de bon au club du boulevard Bord-de-l’Eau. En 1980, une vingtaine de femmes ont suivi son exemple à une époque où la gent féminine était limitée à jouer en après-midi ou la fin de semaine. « Si vous aimez ça (à Valleyfield), on va suivre », avaient dit un groupe de golfeuses.

Assistante-capitaine au début des années ‘80, Rita Charette a favorisé le développement des tournois de femmes, qui pouvaient être invitées les mardis, mercredis et jeudis. Il arrivait que les dames jouent 27 trous avec leur mari et le golf était suivi d’un souper culminé de parties de cartes. « C’était comme un club social. La fête des mères et la fête des pères, ça se passait au club de golf pour les familles. On chantait, c’était le party », relate Mme Rita.

Autrefois, le résultat avait une certaine importance sur le terrain de golf et Rita Charette se souvient d’avoir gagné le championnat de la classe C au club de Valleyfield en 1982. « Dans les tournois, j’étais compétitive. On pouvait jouer une centaine de parties par année. Aujourd’hui quand je m’enfarge, je mets la balle dans ma poche. Ça me fait une sortie, environ 5 fois par semaine. Ça fait du bien dans la tête », mentionne celle qui pouvait ramener des cartes de 110 à 120 durant ses belles années.

Une admiration pour les Yankees et les Canadiens

Au golf ou dans tout ce qu’elle entreprenait, le sentiment d’appartenance et Mme Rita étaient intimement liés. « Rares sont les membres qui ont amené autant de monde au Club de golf de Valleyfield », affirme sa fille Marie-Andrée.

Qu’il s’agisse de la pratique d’activités sportives telles que le golf, le ski alpin, le patinage, d’expériences comme spectatrice à la Série mondiale des Petites Ligues de baseball à Williamsport (Pennsylvanie) en 1964 et 1986 alors que Valleyfield représentait le Canada ou comme fan d’une équipe professionnelle, Rita Charette aime le sport.

Son allégeance aux Yankees de New York et aux Canadiens de Montréal est bien connue, de sorte que Mme Charette se fait taquiner plus souvent qu’à son tour au sujet de ses équipes préférées au club de golf. «Ma mère écoutait les Yankees quand j’avais 14 ans. Le sport a toujours fait partie de ma vie », élabore la dame qui avait quitté Valleyfield au milieu de la nuit en 1986 pour se rendre à Williamsport.

« Ma mère n’a pas d’ordinateur mais elle est capable de vous dire en quelle année les Yankees et les Canadiens ont remporté le championnat. Tout est dans son livre de statistiques », conclut Marie-Andrée McSween.

Denis Bourbonnais

Journaliste

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