« Les jeunes qui reviennent de fugue réintègrent les unités sans faire de quarantaine », - un intervenant des centres jeunesse. | VIVA MÉDIA Skip to main content

Des travailleurs des centres jeunesse de la Montérégie sont inquiets. Des jeunes hébergés dans les établissements fuguent et réintègrent immédiatement leur unité sans avoir à respecter une période d’isolation.

Des intervenants du Centre jeunesse de la Montérégie du campus de Salaberry-de-Valleyfield sont inquiets du retour des fugueurs en lien avec le risque de contamination. (Photothèque)

En 2019, les statistiques démontraient que plus de 30 % des jeunes hébergés dans les établissements des centres jeunesse de la Montérégie allaient, pendant leur placement, disparaitre dans la nature en fuguant. Si habituellement les jeunes sont retrouvés dans un délai entre 24 h et 48 h, des intervenants demandent des mesures spéciales.

Depuis plus de 10 ans, le campus de Salaberry-de-Valleyfield est considéré comme un campus ouvert. Cela signifie que les portes des unités sont débarrées et que les jeunes pour sortir à l’extérieur.

« Quand un jeune décide de partir en fugue, il ne demande pas la permission, confie un travailleur. Il ouvre la porte et il s’en va. Nos agents de sécurité ont l’ordre de ne pas tenter de les rattraper. Ce n’est pas différent en temps de pandémie. Il y a eu des fugues dans les derniers jours et il y en aura d’autres dans les prochaines semaines. Ça n’arrêtera pas. »

Risques importants

La problématique, en ce moment, est que lorsque les fugueurs sont retrouvés par les policiers ou qu’ils reviennent d’eux-mêmes, ils réintègrent leur groupe. « Une infirmière pose des questions au jeune et si ses réponses sont négatives, il réintègre son unité. Il pourrait donc être sans symptôme du Covid-19, mais être contagieux et contaminer les autres jeunes, les éducateurs et l’ensemble du personnel. Il faut barrer les portes et surtout, trouver une façon que les fugueurs soient soumis à une quarantaine à leur retour. »

Selon les employés rencontrés, qui demandent la confidentialité par peur de congédiement, les mesures en place sont inadéquates et représentent un risque élevé pour la contamination.

« Nous avons peur, assurent-ils. Nous en parlons entre nous régulièrement. La direction nous demande de ne pas parler de cela, mais il faut que ça change. Ce n’est pas lorsqu’un fugueur sera de retour et qu’il contaminera des gens qu’il sera le temps d’agir. »

Deux appels ont été effectués auprès du service des communications des Centres jeunesse de la Montérégie. Cependant, ceux-ci sont restés sans retour.

Steve Sauvé

Journaliste

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