« Il manque tellement de monde que c’est impossible de répondre à un code bleu », Mélanie Gignac présidente du SPSMO. | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le quart de nuit du 30 juin, à l’Hôpital du Suroît, a atteint un niveau catastrophique en ce qui concerne le manque de personnel. La situation est telle que si un code bleu s’était déclenché, le personnel l’équipe désignée sur place n’aurait pas été en mesure de répondre, selon Mélanie Gignac, présidente du Syndicat des professionnels en soin de la Montérégie-Ouest (FIQ).

Un code bleu est déclaré lorsqu’une personne hospitalisée connait une détresse subite. « Supposons qu’un patient fait un arrêt cardiaque, un code bleu est annoncé, fait savoir Mme Gignac. À ce moment, il y a une équipe qui se présente sur place. Les membres de celle-ci peuvent provenir de plusieurs unités dans l’hôpital. Mais, il manque tellement de monde qu’il aurait été impossible de répondre à un code. Même l’unité des soins intensifs est en manque de personnel, donc les membres n’auraient pas pu quitter et ainsi laisser les patients seuls. »

Le 7A toujours ouvert

Afin de pallier à la pénurie de main-d’œuvre et à l’arrivée des vacances pour les travailleurs en santé, la direction du Centre intégré de Santé et de Services sociaux de la Montérégie Ouest a annoncé que l’unité 7A de l’hôpital du Suroît allait être fermée, dès le 24 juin. D’ailleurs lors de l’annonce, le CISSSMO laissait savoir que dans le contexte actuel qu’il y avait un bris de service la nuit à l’unité de chirurgie (7A) et que la situation était précaire sur les autres unités. Que la fermeture de l’unité était l’ultime solution pour améliorer la situation.

« L’unité est toujours ouverte, assure Mme Gignac. Il n’y a pas de lit de disponible ailleurs. Les membres du personnel sont brulés. Les gens doivent savoir que les patients qui viennent se faire soigner se font traiter par du personnel souffrant. Dans la nuit du 30 juin, il manquait tellement d’infirmières, qu’il n’y avait qu’un seul triage de fait et qu’il y avait jusqu’à 2 h d’attente pour les admissions par ambulance.

Les membres syndiqués de la FIQ ne voient plus réellement de solution. « Les infirmières et infirmières auxiliaires entrent au travail même s’il manque 6 ou 7 travailleurs. Maintenant, elles se disent advienne que pourra. »

Services

Selon la présidente syndicale, la seule option pour améliorer la situation sera que le CISSSMO offre des services qui respectent le nombre de travailleurs disponibles. « Nous n’avons pas le personnel requis pour tous les services offerts par le CISSSMO. C’est à la direction de trouver des solutions. En plus, il ne faut pas croire que la situation est mieux à l’Hôpital Barrie-Memorial et à l’Hôpital Anna-Laberge. Là aussi, le personnel est à bout de souffle. »

Un récent classement sur la durée moyenne de séjour sur civière classe l’Hôpital du Suroît à la peu enviable 2e position avec un total de 27 h 50.

Invité à réagir sur la situation, le député de Beauharnois, Claude Reid avoue trouver la situation préoccupante. « Le problème ne date pas d’hier, dit-il. Il a été empiré par la pandémie. C’est un enjeu important. L’Hôpital du Suroît dessert des soins à une grande population. »

Steve Sauvé

Journaliste

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