Il est minuit moins une pour les Centres sportifs Valleyfield | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le 28 juin 2019, le conseil municipal de Salaberry-de-Valleyfield a convoqué la presse afin de les informer de la situation qui prévaut au sein de l’organisme sans but lucratif qui est propriétaire des trois arénas de la Ville.

Selon le maire Miguel Lemieux, le conseil a adopté une résolution visant à cautionner un emprunt d’environ 2 M$. Cet emprunt, fait par Centres sportifs Valleyfield, était nécessaire pour le remplacement de deux compresseurs, le premier au Centre civique, le second à l’aréna de Saint-Timothée. D’autres travaux devaient aussi être effectués.

La Ville acceptait donc de cautionner le prêt, à la condition que le conseil d’administration de l’OSBL procède à l’embauche d’un directeur général, puisque personne n’occupait ce poste depuis longtemps. La résolution a été adoptée le 18 décembre 2018. Le lendemain, le conseil d’administration de l’OSBL signifiait son refus d’embaucher un directeur général.

Des taxes impayées

La Ville proposait l’embauche de Monsieur Guy Brisebois, et s’engageait à payer son salaire pour une période d’un an. Cette période devait suffire pour remettre les finances de l’organisme sur les rails. L’embauche s’est faite le 11 mars 2019, après que la Ville eût menacé l’organisme de vendre les arénas pour taxes impayées. Au 31 décembre 2018, Centres sportifs Valleyfield devait 680 000 $ en retard de taxes.

Cet aspect n’est pas anodin : l’organisme a demandé à la Ville d’étendre sa marge de crédit au montant de taxes dues. Il a aussi tenté d’inclure ce montant dans le prêt à cautionner, ce qui est interdit par la loi. Devant l’incapacité de l’organisme à payer ses taxes municipales, Desjardins a refusé d’accorder le prêt. La Ville n’a jamais été avisée de ce refus.

Le conseil de Ville pris en otage

Le 7 mai dernier, le maire Miguel Lemieux a été mis au courant du fait qu’aucun financement n’avait été accordé à Centres sportifs Valleyfield. Pire encore, les travaux étaient déjà commencés. Les compresseurs désuets étaient déjà sortis des arénas.

Devant les factures qui s’accumulaient sans être payées, l’entrepreneur commençait à être inquiet. Il a communiqué avec divers membres du conseil d’administration de l’organisme. Sans le savoir, ou peut-être intentionnellement, le conseil d’administration a fait parvenir à la Ville un courriel provenant de l’entrepreneur, dans lequel on pouvait suivre l’ensemble des échanges. C’est ainsi que l’on apprend que le président du conseil d’administration a écrit à l’entrepreneur : « Vous devez savoir que peux (sic) importe la situation vous serez payé (sic) en totalité soit par nous ou soit par la ville qui ne peux (sic) laisser les installations sans compresseur ».

Le maire Lemieux compare cette situation à une prise en otage. « On n’avait pas le choix d’agir comme on le fait aujourd’hui, explique Miguel Lemieux. On leur a fait deux offres qu’ils ont refusées, on est rendu à une troisième, qui est finale et non négociable. »

 

Aucune échappatoire possible

Cette offre permettra à l’organisme de rembourser les taxes en arrérages sur 15 ans, à raison de 45 315 $ par année. L’offre est assortie de plusieurs conditions sine qua non concernant la gestion de l’organisme. Entre autres, la Ville devra avoir accès à tous les documents comptables pour l’année en cours de même que les années antérieures, incluant tout ce qui a trait au bingo. Cette activité constitue la plus grande part des profits générés par l’OSBL. En outre, l’organisme devra fournir un rapport des activités et de leur budget de façon mensuelle.

Enfin, l’offre est d’une durée limitée : le conseil d’administration a jusqu’au mardi 2 juillet à 17 h pour accepter. Passé ce délai, la Ville considèrera que le conseil d’administration refuse l’entente. La Ville mettra alors en place les procédures pour prendre le contrôle des arénas qui desservent sa population.

Il est à noter que les arénas n’ont jamais appartenus à la Ville. De plus, celle-ci ne souhaite pas devenir propriétaire des installations sportives. Mais devant le gouffre financier qui guette à la fois l’organisme et l’entrepreneur qui a entamé les travaux, et après plusieurs tentatives pour aider le conseil d’administration de Centres sportifs Valleyfield à rectifier leur situation financière, il semble qu’il n’y ait aucune autre solution envisageable.

Mona Rochon

Journaliste

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