Noël sans elles | VIVA MÉDIA Skip to main content

Je m’apprêtais à écrire une chronique sur la cacophonie qui règne dans ma famille, le soir du réveillon. Je cherchais les mots qui sauraient raconter les tableaux que j’ai dans ma tête. Mon attention bifurquait de mon écran à ma fille qui tenait son bébé de trois semaines dans les bras. « Maman ! Le contour de la bouche d’Éléonore est bleuté. Elle ne va pas bien », m’a-t-elle dit, les yeux embués de larmes.

La petite Éléonore, âgée de 3 semaines.

Sans perdre de temps, nous nous sommes rendus à l’Urgence. Dès son arrivée, Éléonore a été prise en charge en salle de trauma. Sa saturation était à 84 : signe manifeste d’une importante détresse respiratoire. Moins de deux heures plus tard, elle était transférée à Sainte-Justine.

J’écris ces lignes, le lendemain de son transfert. L’inquiétude monopolise mes mots. Talianna-Rose et sa fille, demeurent avec moi, elles bonifient mon quotidien. Le silence qui règne, à la maison, est lourd.

Des nouvelles d’Éléonore

À l’heure actuelle, elle a fait 6 arrêts respiratoires, dont un de 19 secondes. Son rythme cardiaque a descendu à 40.  Actuellement, l’état d’Éléonore est stable. Elle est gavée, car boire l’épuise trop. L’oxygène l’aide à respirer. Elle ira mieux, c’est un mauvais cap à passer. Elle est au bon endroit et recevra tous les soins requis pour vaincre cette infection. Comme tous les enfants, elle est une battante.

Noël dans une chambre d’hôpital

Ce samedi après-midi enneigé, je pense, à tous les parents dont les enfants sont hospitalisés. À ceux qui le soir du réveillon, veilleront sur leur progéniture malade, quelque part dans une chambre d’hôpital. Je pense à ce silence qui raisonnera dans leur cœur. À l’absence de cette cacophonie propre aux enfants qui crient de bonheur et d’excitation. Aux conversations enflammées qui ne meubleront pas leur soirée. Je pense au poids de leurs inquiétudes et à leur petit combattant qui lutte contre la maladie. Je pense aux enfants qui contrairement à ma petite-fille, réaliseront qu’ils sont à l’hôpital, le soir de Noël. Je pense à tous ceux qui ne guériront pas.

Triste silence

En écrivant ces lignes, la cacophonie me manque désespérément. Soudain, je réalise combien Noël n’a plus la moindre importance. Tant de pression à organiser un réveillon parfait quand finalement, l’essentiel, c’est d’être ensemble. La période des Fêtes est simplement un prétexte pour se retrouver, pour célébrer l’amour qui nous unit, pour se remémorer la chance que nous avons de nous avoir.

Mélanie Calvé

Journaliste

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