À la lumière du plus récent dénombrement des personnes en situation d’itinérance mené dans plusieurs régions du Québec, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) renouvelle son appel à une mobilisation urgente. Pour l’organisation, la crise de l’itinérance ne cesse de s’aggraver, et seule une réponse collective, immédiate et concertée permettra de renverser la tendance.
Bruno Marchand, président du Comité sur l’itinérance de l’UMQ et maire de Québec, insiste sur la portée humaine de l’exercice : « Ce dénombrement, c’est plus que des chiffres. Ce sont des personnes qu’on croise chaque jour, des histoires de souffrance et de résilience. Nous saluons la volonté du ministre Lionel Carmant, mais il faut maintenant des gestes concrets à la hauteur de l’urgence. »
Déjà en 2022, un précédent recensement avait révélé une nette augmentation du nombre de personnes sans logement dans l’ensemble du territoire québécois. Deux ans plus tard, le constat s’est alourdi. Sur le terrain, les municipalités se retrouvent en première ligne face à cette crise sociale. Elles constatent une montée des besoins, une pression croissante sur les ressources, et des organismes communautaires dépassés, parfois même au bord de la rupture.
Martin Damphousse, président de l’UMQ et maire de Varennes, rappelle que les municipalités ne restent pas les bras croisés : elles innovent, elles interviennent, elles soutiennent leurs citoyens. « Mais elles ne peuvent pas agir seules, prévient-il. Elles ont besoin d’outils, de ressources stables et de prévisibilité. Il est impératif que les autres paliers de gouvernement assument leur part de responsabilité. »
Pour l’UMQ, l’itinérance n’est pas une fatalité. Elle résulte d’un enchevêtrement de problématiques structurelles comme la santé mentale, les dépendances, l’accès au logement ou encore la pauvreté chronique, autant de champs relevant largement des compétences provinciales. C’est pourquoi l’Union presse le gouvernement du Québec d’assumer un rôle de leadership clair en soutenant davantage les efforts municipaux.
Parmi les priorités qu’elle juge essentielles : l’adoption rapide d’un plan d’action national pour aider les municipalités à affronter la crise, une meilleure coordination entre les différents acteurs du réseau de la santé et de l’habitation, une plus grande flexibilité réglementaire pour accélérer la mise en place de mesures, ainsi qu’une bonification du Plan de lutte à la pauvreté, notamment dans le contexte économique incertain lié à d’éventuelles pertes d’emplois causées par les droits de douane américains. L’UMQ appelle aussi à un vaste chantier de construction de logements sociaux et abordables pour offrir des solutions durables.
Dans cet appel à l’action, l’Union des municipalités tend la main au gouvernement du Québec. Elle l’invite à se joindre aux efforts déjà déployés sur le terrain par les villes et les organismes communautaires. « Il faut que les espoirs renaissent, conclut-elle, et que les chiffres du prochain dénombrement témoignent non d’une aggravation, mais d’un réel progrès. »