Un père privé de la naissance de son enfant | VIVA MÉDIA Skip to main content

Le 28 décembre dernier, Carl Beaulieu et sa conjointe Noémie s’apprêtaient à vivre un moment fort attendu ; la naissance de leur troisième enfant. M. Beaulieu n’assistera pas à la naissance de son enfant, car au moment de se diriger vers la salle prévue pour la césarienne, le personnel du Centre Hospitalier du Suroît l’informe que les pères ne peuvent plus être présents.

Carl Beaulieu, sa conjointe Noémie et leur petit Jayden.

Ce jour-là, 4 césariennes sont planifiées à l’Hôpital du Suroît, celle de la conjointe de M. Beaulieu est prévue en dernier, soit à 11 heures. Le tour du couple arrive enfin. M. Beaulieu est prêt. Vêtu de la combinaison protectrice prévue à cet effet, il attend en compagnie de sa conjointe que le personnel désigné vienne les chercher. Puis, on lui annonce qu’il ne pourra pas assister à la naissance de son enfant puisque les règles viennent d’être changées.

 

Abasourdi par ce changement soudain et par la perceptive qu’il ne verra pas son enfant naître, M. Beaulieu est conduit dans la chambre attitrée pour leur séjour. Impuissant, il livre alors un message via sa page Facebook « Aujourd’hui, c’est l’accouchement de mon dernier. Je me prépare, je mets le kit d’hôpital. Nous avons fait les questionnaires, les tests. On est les quatrièmes à passer aujourd’hui, pour la césarienne. Il fait la première, la deuxième et la troisième. C’est notre tour. Le gynécologue vient nous voir et dit j’ai une mauvaise nouvelle pour vous, les mesures de sécurité ont changées. Vous n’avez pas le droit d’assister à l’accouchement », mentionne M. Beaulieu.

 

Le père de famille soulève qu’il ne comprend pas le soudain changement de mesures, ce jour-là. « Je ne peux pas assister à l’accouchement à cause du COVID, mais les trois premières personnes qui étaient avant moi, la même journée, eux autres ont le droit? Avoir passé le premier, aujourd’hui, on parle de la même journée, j’aurais pu assister à la naissance de mon enfant et couper le cordon. C’est un moment que tu ne vis qu’une seule fois ».

 

En soirée, M. Beaulieu mentionne à l’équipe de VIVA MÉDIA que les conditions à l’Hôpital du Suroît sont horribles. « Ma conjointe avait très soif les infirmières étaient occupées. J’ai donc pris l’initiative de sortir aller chercher de l’eau. Je me suis fait retourner de bord, interdiction de sortir de la chambre durant tout notre séjour. Je lui explique je veux seulement un peu d’eau. Je porte le masque de façons sécuritaires. Rien n’à faire nous sommes confinés dans les chambres.

 

L’homme poursuit en précisant qu’il y a eu un énorme retard en salle d’opération. « Ils ont fermé 2 salles sur 4, car les employés de l’Hôpital ont contracté la COVID. Ils ont changé le gynécologue qui devait effectuer la césarienne à ma conjointe, car il a contracté la COVID. Ils ont donc effectué des dépistages dans l’une des salles d’opération, pour tester les employés de l’Hôpital. Plusieurs se sont avérés positifs. Ma conjointe qui était dans l’attente d’entrer dans la salle d’opération se trouvait en présence de ces employés qui se faisaient tester dans la salle, à ses côtés! De quoi la rendre très nerveuse, avant son opération. Et, il n’y avait personne pour la rassurer, car je n’y avais pas accès »

 

VIVA MÉDIA a contacté le CISSSMO afin de connaitre sa position, concernant la situation de M. Beaulieu et sa conjointe. “En raison de l’émergence du variant Omicron, les accompagnateurs ne sont plus autorisés en salle d’opération dans tous nos hôpitaux. Cette décision a été prise le 28 décembre au courant de la journée et a été appliquée sur-le-champ, et ce, pour la sécurité des usagers, du personnel et des médecins.

Les accompagnateurs peuvent cependant être présents pour les accouchements vaginaux et dans la chambre, tout au long du séjour de la maman et du bébé. Nous comprenons toutefois la déception que peut causer cette mesure et ce n’est pas de gaieté de cœur que nous l’appliquons.

Par ailleurs, avec la pénurie de main-d’œuvre que nous connaissons, il est primordial pour notre CISSS de réduire au strict minimum tout risque pouvant mener à un bris de services. Plus particulièrement, la situation dans les blocs opératoires est fragile et cette mesure est nécessaire afin de pouvoir continuer à ​pratiquer des accouchements et césariennes sécuritaires aux mamans du territoire. Pour y arriver, nous avons dû mettre en place certaines stratégies”, a commenté la Direction des communications et des affaires publiques Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest.

Mélanie Calvé

Journaliste

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