Pour Valérie et Jonathan Simard, vivre pour travailler ne fait plus de sens. Le couple rêve plutôt d’un mode de vie où l’essentiel prime sur la performance, et où chaque geste quotidien est lié à la terre, au temps, et à l’autosuffisance. Ils ont vendu la moto. Le bateau est sur le point de l’être. La maison, elle, est officiellement en vente. D’ici l’automne, Valérie et Jonathan Simard tourneront la page sur leur quotidien pour écrire un nouveau chapitre de leur vie… au rythme des saisons dominicaines.
Valérie et Jonathan préparent leur expatriation avec détermination. Ils planifient construire une porcherie, un poulailler, évaluer le coût des porcs, des poulets, des vaches, et bien sûr, celui de la nourriture. « On s’est mis à tout calculer : les plans, les grandeurs, les box… Il y a tellement de choses auxquelles on ne pense pas au départ, qu’on découvre au fur et à mesure. »
Pour eux, ce n’est pas une fuite, c’est un appel. Celui de la terre, du temps qui ralentit, d’une vie moins lourde, moins encadrée, plus vraie. « On ne veut plus vivre pour travailler », résume Jonathan. Ce qu’ils veulent, c’est cultiver l’essentiel, retourner vers un mode de vie traditionnel où l’auto-suffisance domine sur le matériel.
Lors d’un voyage en République dominicaine, ils ont découvert ce lieu qui deviendra sous peu leur terre d’accueil « Tout nous a parlé : le climat, les gens, la culture… C’est là que l’idée a pris racine », raconte Valérie, le regard déjà tourné vers l’horizon.
Mais concrétiser un projet d’autosuffisance au Québec s’est révélé ardu. Entre la réglementation complexe et le prix élevé des terres, les obstacles s’accumulaient. « On veut vivre du fruit de notre travail, sans s’endetter pour trente ans. Ici, c’est pratiquement impossible », déplore le couple.
En République dominicaine, les choses semblent différentes. Cet hiver, ils ont étudié les lois d’immigration, exploré le marché agricole et comparé les prix. Ils ont découvert un environnement où la terre est fertile et abordable, et où les démarches semblent plus accessibles.
Leur rêve ? Une ferme simple, vivante, nourrie de leurs efforts et de leur passion. Une aventure qu’ils s’apprêtent à entreprendre, ensemble, loin d’ici, mais tout près de leurs valeurs.
S’enraciner autrement
Ce n’était pourtant pas leur première tentative d’ancrage rural. Quelques années auparavant, dans une petite ferme de Sainte-Justine-de-Newton, ils avaient élevé cochons, poules, dindons et pondeuses. Une expérience fondatrice. « C’est là qu’on a attrapé la piqûre », dit Valérie. Mais ici, au Québec, réaliser un projet d’autosuffisance sans s’endetter à vie leur semblait de plus en plus irréaliste. « Les prix, les règlements… on n’en voyait pas la fin », soupire le couple.
Le rêve aurait pu s’enraciner ici, au Québec. Mais le sol s’est révélé trop rigide. Règlementations, prix exorbitants, embûches à chaque détour.
En République dominicaine, ils ont trouvé un climat propice, des terres abordables, une législation plus souple. « Là-bas, tu plantes un noyau de mangue et il pousse. Tout est plus vivant », souligne Valérie.
Leur projet est une démarche structurée, nourrie de lectures, de calculs, de plans. Ils envisagent l’achat d’un terrain agricole, la construction d’une porcherie, d’un poulailler. Ils évaluent le coût des bêtes, de la nourriture, des installations. Chaque détail compte. Et les inconnues, nombreuses, ne les effraient pas. « On n’a pas de mode d’emploi. Mais on avance, un pas à la fois », dit Valérie.
Une aventure, des défis et une volonté d’apprendre
Jonathan et Valérie savent que le projet ne sera pas sans défis. « On ne fait pas ça avec un mode d’emploi. C’est de l’inconnu, mais c’est aussi ce qui le rend vivant. On n’est pas des Einstein, on est juste deux personnes motivées. Si on est capables de le faire, n’importe qui peut le faire. »
L’apprentissage de l’espagnol fait aussi partie du processus. « C’est sûr que la langue, ça nous inquiète un peu. Valérie s’y met doucement avec des vidéos. Moi, je parle anglais, donc j’ai un filet de sécurité. Lui, il parle seulement français, alors c’est plus stressant pour lui. Mais une fois là-bas, on va être obligés d’apprendre. C’est une question de survie. »
Partager sans filtre pour inspirer sans prétention
Le 7 juin, ils repartiront explorer de nouvelles terres. Ils y demeureront jusqu’au 21 juin. Quatre visites sont déjà planifiées. D’autres s’ajouteront une fois sur place. Leur but : être installés pour septembre. Et cette fois, ils veulent tout documenter. Vous pouvez les suivre en accèdant directement à leurs comptes Twitch, Instagram, Patreon, Facebook, TikTok et Youtube. Ils y partageront leur aventure, leurs erreurs, leurs réussites. Non pas pour briller, mais pour inspirer. « Si ça peut aider ne serait-ce qu’une personne à croire que c’est possible… ce sera déjà beaucoup. »
Filmer cette aventure, c’est leur façon de rester connectés, d’ouvrir une fenêtre sur un quotidien souvent idéalisé, mais rarement montré tel qu’il est. Pas de scénario, pas de filtre : juste deux personnes qui apprennent, qui se trompent, qui essaient. À travers leur chaîne Twitch, leur compte TikTok et leur page Patreon, Valérie et Jonathan veulent bâtir une petite communauté curieuse et bienveillante, prête à les suivre dans ce pari de vie. Chaque abonné, chaque message, chaque partage comptera. En vous joignant à eux, vous ne faites pas que regarder une histoire s’écrire : vous en devenez une partie vivante.