Mise au point: intégration des enfants à besoins particuliers en services de garde | VIVA MÉDIA Skip to main content

Dans le cadre de son émission du 17 septembre à la télévision de Radio-Canada, La Facture a dirigé son projecteur sur un cas d’expulsion d’enfant à Longueuil; le Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie (RCPEM) souhaite préciser à quel point cette situation est malheureuse et, somme toute, extrêmement rare.

Accueillir des enfants à besoins particuliers en service de garde est un grand défi que relèvent avec sensibilité et professionnalisme les CPE du Québec. Pour leur assurer un développement optimal, tous les enfants du Québec devraient avoir accès à des services éducatifs de qualité, offerts dans les meilleurs environnements possibles. Chaque enfant possède ses particularités, mais l’intégration des enfants à besoins particuliers fait souvent appel à la mise en œuvre d’environnements et de structures particulières.

Très majoritairement, et malgré le manque de financement, de soutien, de personnel et de reconnaissance, les équipes de gestion et de pédagogie en CPE trouvent et mettent en place des solutions effectives et souvent novatrices pour assurer une intégration réussie de ces enfants.

En 2016-2017, en Montérégie seulement, l’Allocation pour l’intégration d’un enfant handicapé en service de garde du ministère de la Famille a été versée pour 1198 enfants à besoins particuliers. Toutefois, ce chiffre est loin d’être représentatif de la réalité du terrain. En effet, selon un portrait effectué cette année par le RCPEM, on peut facilement doubler ce nombre. Lors de la cueillette d’information, 52% des CPE ont mentionné qu’ils accueillent actuellement de 5 à 9 enfants handicapés par installation (un CPE pouvant coordonner jusqu’à 5 installations) et pour 26%, ce nombre s’élève plutôt de 10 à 12 enfants handicapés par installation.

De plus, pour la même année, 69 enfants lourdement handicapés ou à troubles importants de comportement ont pu être intégrés ou ont pu garder leur place dans un CPE de la Montérégie grâce à la subvention liée à la Mesure exceptionnelle de soutien à l’intégration dans les services de garde pour les enfants handicapés ayant d’importants besoins du ministère de la Famille.

Pour le réseau des CPE, ces chiffres ne sont pas nouveaux, la préoccupation de répondre aux besoins des tout-petits n’est pas nouvelle. Depuis plus de 4 décennies, le RCPEM, organisme non subventionné, travaille de concert avec ses partenaires de la santé et des services sociaux à mieux encadrer l’intégration de ces enfants, entre autres, grâce à la Table de concertation pour l’intégration des enfants handicapés en services de garde de la Montérégie.
En 2006, le RCPEM publiait un premier Cadre de référence pour l’élaboration d’une politique d’intégration et de maintien d’enfants handicapés en service de garde. En 2012, un comité issu de la table de concertation régionale s’est donné comme mandat de contribuer à la recherche de solutions ou de ressources pour dénouer les situations les plus complexes. La rédaction d’un Guide pour favoriser la collaboration et le partenariat entre les services éducatifs à la petite enfance et les services de réadaptation spécialisés pour l’intégration des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme, constituait pour lui une importante proposition d’action en ce sens. Au-delà des différences, ICI on collabore sera d’ailleurs lancé ce 23 septembre prochain.
En réaction à l’émission La Facture, le RCPEM ne veut surtout pas minimiser la détresse des parents, l’importance des besoins des enfants et la complexité de la situation. Il souhaite toutefois souligner que l’intégration des enfants à besoins particuliers, et tout spécialement celle des enfants qui présentent des troubles sévères de comportement, ne peut se faire sans un solide partenariat de tous les acteurs concernés.

 

Ces enfants ont des besoins spécifiques auxquels les services de garde, appelés à faire de l’intégration et non de la réadaptation, ne peuvent pas nécessairement répondre. Il est très complexe de maintenir des enfants aux troubles sévères de comportements (agressivité, désorganisation, cris et hurlements, etc.) dans un groupe régulier. Les défis sont très importants et souvent très difficiles à relever; d’ailleurs, lorsqu’ils quittent leur CPE, certains de ces enfants ne peuvent pas fréquenter l’école régulière, mais sont accueillis dans des services qui, eux, bénéficient de ressources spécialisées.

Mélanie Calvé

Journaliste

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