Le regard des autres : un mal non nécessaire | VIVA MÉDIA Skip to main content

À la suite d’une agression verbale. Geneviève Thibault, a lancé un véritable cri du cœur sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser la population; ce n’est pas parce qu’une personne ne semble pas handicapée qu’elle ne l’est pas!

Si à première vue, elle parait en pleine forme, elle doit cependant composer avec son handicap au quotidien. Madame Thibault est née avec une malformation importante dû à l’absence d’un péroné. Conséquemment à son handicap, médicalement connu sous le nom de Hémémilie Fibulaire, elle a subi jusqu’à présent 7 chirurgies importantes. D’ailleurs, sa douleur chronique et ses 21 cicatrices, lui rappellent tous les jours qu’elle est handicapée.

 

Dernièrement, alors qu’elle venait de se stationner dans un endroit réservé pour handicapés, Madame Thibaut a aussitôt remarqué qu’un homme qui attendait devant la porte du supermarché la regardait avec insistance. « Je savais qu’il attendait de voir quel était mon handicap. Dès que je suis sortie de ma voiture, il s’est mis à crier que je n’avais pas le droit de me stationner à cet endroit. Pourtant, ma vignette était en place, mais l’homme devait penser que j’utilisais la voiture d’une personne handicapée et que j’en profitais pour utiliser sa vignette. L’homme s’est mis à m’insulter, tout le monde me regardait. Il était très agressif et visiblement en colère après moi », raconte la jeune femme.

 

Madame Thibault, est accoutumée aux regards des autres. « Je sais qu’on me regarde, qu’on se demande ce que j’ai, c’est humain et c’est normal. Mais, ce qui est difficile, c’est le jugement des autres. Lorsque, je me stationne à un endroit réservé aux handicapés, je sais que lorsque je sortirai de ma voiture, les gens vont me regarder de la tête aux pieds pour connaitre mon handicap. L’été ça va, les gens voient mon orthèse, ça règle le problème, mais si je porte des pantalons, certains me regardent avec un air qui laisse entendre que je profite d’un espace réservé sans aucune raison valable. Souvent, pour éviter le jugement des autres, je me stationne ailleurs, même si cela signifie que j’aurai des douleurs par la suite. Je ne suis pas la seule, je sais que plusieurs autres personnes font la même chose », souligne Madame Thibault.

 

La jeune femme insiste; les vignettes pour handicapés, ne sont pas réservées aux personnes âgées ou aux gens à mobilité réduite. Obtenir une vignette est un long processus. Les formulaires doivent être remplis par un médecin avant de finalement être approuvés par la SAAQ. N’obtiens pas une vignette qui le veut mais qui en a réellement besoin!

 

« Vous ne connaissez pas notre réalité, vous ne connaissez pas notre histoire. Abstenez-vous de nous insulter, de nous juger, de nous faire comprendre que vous pensez que nous ne sommes que des paresseux qui veulent sauver quelques pas. Croyez-moi, nous serions vraiment heureux de ne pas avoir de handicap, de ne pas annoncer clairement notre différence. Les regards, les agressions verbales, les jugements, ça nous blessent sincèrement», conclut la jeune femme.

Mélanie Calvé

Journaliste

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