Espoirs éphémères | VIVA MÉDIA Skip to main content

Comme plusieurs, j’ai accueilli la fin de l’année 2021 avec soulagement. J’ai retiré le calendrier usé, dont les pages hachurées et remplies de notes, tenaient de peine et de misère. C’est le cœur rempli d’espoir en l’avenir, que j’ai accroché le nouveau calendrier sur le mur de ma cuisine.

Je n’ai jamais aimé regarder en arrière. Chez moi, les murs sont dénudés de photo de mes enfants. Pour moi, les photos témoignent douloureusement du temps qui passe. Je n’aime pas le passé, c’est ironique pour une autrice de romans historiques. Lorsque j’ose jeter un furtif regard en arrière, seulement les bons moments apparaissent. J’ai cette capacité à effacer très rapidement le négatif et les émotions qui s’y rattachent. Je conserve précieusement, dans un coin de mon esprit, les souvenirs heureux et les belles rencontres, mais pour le reste, j’oublie le plus rapidement possible.

 

Sur une note plus personnelle, j’ai porté la vie quelques semaines. J’ai envisagé mon avenir et celui des miens avec l’espoir de voir cette nouvelle vie se greffer naturellement à notre famille. Mère de 4 filles, j’ai caressé mon ventre arrondi par ce petit garçon dont le cœur se synchronisait au mien. J’ai passé des soirées à chercher le prénom parfait pour lui. J’ai visualisé avec amour et tendresse ma vie avec lui. Puis, tout s’est écroulé. Il a quitté ma vie brusquement. Son cœur ne battait plus au même rythme que le mien. Seul mon cœur battait. L’espoir s’est envolé aussi rapidement qu’il était apparu.

 

Quelques jours plus tard, ma deuxième héritière a donné la vie à son deuxième fils. Je l’ai enveloppé de mon regard aimant, comme on contemple l’espoir qui renaît. J’ai laissé ma peine derrière et moi et j’ai accueilli à bras ouverts ce petit être porteur d’espoir et d’amour.

Je qualifierai l’année 2021 d’espoirs éphémères. Nous avons espéré que cette pandémie serait finalement dernière nous. En vain. Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes précisément au même stade où nous étions l’année précédente. Un pas en avant, deux en arrières.

 

 

 

Mélanie Calvé

Journaliste

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