Le Parti Québécois reproche à la Coalition avenir Québec (CAQ) d’être à l’origine de la dégradation de la cote de crédit du Québec par l’agence Standard & Poor’s. Le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon, ainsi que les députés Pascal Paradis et Catherine Gentilcore, estiment que cette décision reflète une gestion budgétaire imprudente de la part du gouvernement Legault, dont les choix coûteront cher à la population.
Selon eux, la CAQ aurait hérité d’un excédent budgétaire notable à son arrivée au pouvoir, fruit des compressions appliquées sous les gouvernements précédents. Toutefois, des investissements jugés hasardeux dans différents projets industriels et technologiques, combinés à des mesures qualifiées de populistes, auraient contribué à détériorer les finances publiques. Le Fonds de développement économique, certaines initiatives numériques comme le projet SAAQclic, ainsi que des allocations ponctuelles aux contribuables sont autant d’exemples pointés du doigt par les élus péquistes.
Paul St-Pierre Plamondon affirme avoir anticipé une telle réaction des agences de notation si le déficit continuait à croître. Il souligne que l’avertissement lancé à la veille du dernier budget n’a pas été entendu, alors que le déficit atteint désormais près de 14 milliards de dollars. Il estime que cette situation place le Québec sur une pente glissante, avec une perte de contrôle sur les finances publiques et des répercussions chiffrées à plusieurs centaines de millions de dollars par an.
Le Parti Québécois insiste par ailleurs sur les atouts structurels de l’économie québécoise, qu’il considère toujours solides. Aux yeux de Pascal Paradis, la rétrogradation de la cote de crédit ne découle pas d’une faiblesse économique intrinsèque, mais d’un manque de vision à long terme. Il évoque une gouvernance axée sur les effets d’annonce, un recours excessif aux subventions et une concentration des efforts sur des mesures électoralistes plutôt que sur des projets structurants.
Dans la même veine, Catherine Gentilcore s’inquiète des conséquences que cette situation pourrait avoir sur les taux d’intérêt, ce qui, selon elle, limiterait la capacité du gouvernement à relancer l’économie. Elle prévient également que ce sont les petites entreprises et les générations futures qui risquent de payer le prix fort pour ce qu’elle qualifie de recul politique et économique.
Le Parti Québécois affirme qu’un changement de cap est nécessaire. Il plaide pour une gestion plus rigoureuse des fonds publics, une réduction de la bureaucratie et une meilleure planification des projets d’envergure. Il réitère également sa volonté de faire de l’indépendance du Québec un levier de gouvernance plus efficace et moins dépendante de structures jugées coûteuses et peu efficientes.